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Bobigny : neuf personnes jugées aux assises après l'agression d'une famille juive à Livry-Gargan

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Neuf personnes sont jugées à partir de ce mardi, devant la cour d'assises de Bobigny, après l'agression d'une famille juive à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) en septembre 2017. Pour les avocats des victimes, il n'y a aucun doute sur le caractère antisémite de l'agression.

Marc et Julien Bensimhon représentant la famille Pinto et les associations qui se sont portées parties civiles Marc et Julien Bensimhon représentant la famille Pinto et les associations qui se sont portées parties civiles
Marc et Julien Bensimhon représentant la famille Pinto et les associations qui se sont portées parties civiles

Une famille juive frappée et séquestrée pendant plusieurs heures chez elle. C'était le 8 septembre 2017 à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis. L'agression qui a eu lieu, quelques mois après le meurtre de Sarah Halimi, avait fait la Une des médias. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Gérard Collomb, avait même réagit en apportant son "profond soutien à la famille et aux responsables des institutions juives de France".

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Une attaque à domicile

Ce matin là, Roger Pinto, 84 ans, son épouse Mireille, 74 ans, et leur fils David, âgé de 49 ans à l'époque, sont attaqués à leur domicile par trois cambrioleurs. Les trois hommes les menacent, les frappent, les ligotent et les séquestrent. Ils veulent à tout prix repartir avec le coffre-fort, coffre-fort qui n'existe pas. Ils finissent par s'enfuir, deux heures et demie plus tard, avec des bijoux, des montres et des cartes bancaires. Sept jours d'incapacité totale de travail ont été prescrits au couple, quatre à leur fils, malade, qui vit chez eux.

Aujourd'hui, neuf personnes sont jugées devant la cour d'assises de Bobigny dans cette affaire, trois pour l'agression, une autre est soupçonnée d'avoir été le commanditaire, et les autres pour le recel des objets dérobés. Le juge d'instruction a retenu le caractère antisémite de l'agression. 

"La famille Pinto a été agressée parce qu'elle est juive"

Pour l'avocat des victimes, il n'y a pas de doute. "La famille Pinto a été agressée par ce qu'elle est une famille juive", déclare Marc Bensimhon. "Les agresseurs leur ont dit, 'Vous êtes juif donc vous avez de l'argent", 'Vous êtes des gâtés, 'Nous on est des Robins des bois', sous-entendu parce que c'est une famille juive, elle est riche et on peut la cibler". Pour l'avocat, il s'agit clairement d'un "préjugé antisémite, devenu monnaie courante, malheureusement"

Il en est persuadé, le couple Pinto a été repéré avant le cambriolage. "Roger Pinto, est quelqu'un de connu dans la communauté juive de Livry-Gargan. Tout le monde savait que plusieurs familles juives vivait dans la rue où il habitait". Il était par ailleurs président de Siona, une association "de défense du peuple juif et de l'État d'Israël"

"Une famille qui va mal aujourd'hui"

Quatre ans plus tard, les Pinto ont déménagé. Ils ont quitté leur maison de Livry où ils vivaient depuis plus de 30 ans. Trop difficile d'y rester après cette agression. "Ils vont mal, ils sont encore traumatisés", affirme leur avocat. Le père, atteint d'un cancer, est très affaibli, mais devrait être présent à l'ouverture du procès. La mère, Mireille, souffre d'une dépression. Les victimes souhaitent, durant les audiences, "que la justice soit rendue, que la vérité soit dite et que dans cette vérité soit clairement reconnu le caractère antisémite de cette agression", affirme Maître Bensimhon.

Le procès aux assises de Bobigny doit durer neuf jours. La Licra, le MRAP et le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme se sont portés partie civiles. 

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