« Il y a deux catastrophes qui m’attendent, ma mort et ma biographie », disait Philip Roth et il avait raison

Philip Roth à Newark dans le New Jersey en 2003.

Philip Roth à Newark dans le New Jersey en 2003. LARS TUNBJÖRK / AGENCE VU

Enquête  A peine publiée aux Etats-Unis, la biographie événement du grand romancier de « la Tache » a été retirée de la vente, son auteur, Blake Bailey, étant accusé de viol. Enquête.

Sept ans de travail à la poubelle. La bio autorisée de Philip Roth, qui devait s’intituler, selon le vœu du grand homme, « la Terrible ambiguïté du je » (l’éditeur a finalement opté pour « Philip Roth. Une biographie »), fait grise mine dans les entrepôts de Norton, l’éditeur américain du livre, dans l’attente d’un avenir incertain. Nous sommes le 27 avril 2021. Un communiqué de presse du groupe vient d’annoncer que le livre, salué pourtant par la presse américaine comme un événement, est retiré de la vente. Son auteur, Blake Bailey, est accusé de viol. Roth avait tout prévu, sauf ça. Comme si, pour la première fois, le seigneur de la littérature américaine n’avait pas réussi à maîtriser jusqu’au bout le roman qui lui tenait pourtant le plus à cœur – le sien.

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Il faut dire que cette biographie, magistrale pour certains, décevante pour d’autres, alimente la chronique mondaine et littéraire depuis des décennies. Roth y songe dès la fin des années 1990, lorsqu’il rédige un texte de près de trois cents pages intitulé « Notes pour mon biographe », en réfutation du livre féroce publié par son ex, l’actrice Claire Bloom, dont il s’était séparé de manière orageuse.

Il renoncera finalement à le publie…

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