Huit personnes jugées après des tweets antisémites contre Miss Provence, April Benayoum

Miss Provence, April Benayoum, le 19 décembre, lors de l’élection de Miss France 2021.

Miss Provence, April Benayoum, le 19 décembre, lors de l’élection de Miss France 2021. LOIC VENANCE / AFP

La jeune femme de 22 ans a été la cible de tweets antisémites après avoir rappelé ses origines israéliennes lors du concours de Miss France, en décembre dernier. Les accusés risquent jusqu’à un an de prison et 45 000 euros d’amende.

C’est un torrent de haine qui avait déferlé sur les réseaux sociaux. Quatre hommes et quatre femmes sont jugés au tribunal judiciaire des Batignolles ce mercredi 22 septembre pour avoir proféré des injures antisémites en décembre contre April Benayoum, une candidate au concours de Miss France 2021.

Le 19 décembre dernier, sur TF1 était diffusée la 91e cérémonie de Miss France. Alors qu’Amandine Petit est sacrée Miss France, c’est sa première dauphine, April Benayoum qui se retrouve au cœur d’une vive polémique. La jeune femme, qui porte l’écharpe de Miss Provence, est la cible de violentes attaques antisémites sur Twitter. Des insultes survenues après qu’elle a mentionné les origines israélo-italiennes de son père.

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Auprès de « Nice Matin », la miss avait réagi : « C’est triste d’assister à de tels comportements en 2020. Je condamne bien évidemment ces propos, mais ça ne me touche absolument pas. »

Un an de prison et 45 000 euros d’amende

Le gouvernement avait alors sommé le réseau social Twitter de prendre « ses responsabilités » et de supprimer ces messages. April Benayoum s’était elle-même dite « affectée » et « choquée », et avait annoncé son intention de porter plainte.

Une enquête avait par ailleurs immédiatement été ouverte par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris. Six mois après les faits, elle avait permis d’établir neuf interpellations : quatre hommes et quatre femmes âgées de 20 à 58 ans et un mineur au moment des faits.

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Les huit premiers sont jugés pour « injures publiques commises en raison de l’origine, de l’ethnie, de la race ou de la religion ». Ils encourent un an de prison et 45 000 euros d’amende. Concernant la personne mineure au moment des faits, l’affaire a été confiée au parquet de Poitiers.

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Jean Veil, l’avocat d’April Benayoum, a expliqué samedi au micro de RTL pourquoi il a préféré engager une procédure civile plutôt que déposer une plainte pénale :

« Les sanctions prévues par la loi de 1881 sur la presse paraissent inadaptées, car aujourd’hui elles sont totalement inefficaces. Seules des sanctions financières significatives pourront contraindre les plateformes numériques à mettre en place des algorithmes efficaces pour empêcher la publication de tel propos. »

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