Le nombre de décès sur la route des Canaries a plus que doublé cette année par rapport à l'an dernier. Crédit : Reuters
Le nombre de décès sur la route des Canaries a plus que doublé cette année par rapport à l'an dernier. Crédit : Reuters

Au moins 785 migrants sont morts en tentant de rejoindre les Canaries depuis les côtes ouest-africaines entre janvier et août 2021 selon les données de l'Organisation internationale des migrations (OIM). Ce chiffre est en nette augmentation, sur la même période l'an dernier, l'agence onusienne avait comptabilisé 320 décès.

Les traversées en direction des îles Canaries depuis les côtes ouest-africaines ne cessent d'augmenter depuis le début de l'année - plus de 9 000 débarquements contre près de 4 000 à la même période l'an dernier. Dans le même temps, les décès aussi connaissent une hausse par rapport à l'an dernier.

Selon les dernières données de l'Organisation internationale des migrations (OIM) publiées vendredi 24 septembre, au moins 785 personnes sont mortes sur la route des Canaries entre janvier et août. Parmi les victimes se trouvaient 177 femmes et 50 enfants, précise l'agence onusienne soulignant que le mois d'août a été le plus meurtrier avec 379 migrants morts pendant leur tentative de traversée. En somme, août a vu "la moitié du nombre total de décès enregistrés depuis le début de l'année", indique l'OIM dans un communiqué.

Des chiffres en-deçà de la réalité

Ces chiffres montrent aussi que le nombre de morts a plus que doublé par rapport à la même période l'an dernier, quand l'agence onusienne avait recensé 320 décès.

"Au total, pour l'ensemble de 2020, on a enregistré 850 morts sur cette voie de migration, le plus grand nombre de décès enregistrés en une seule année depuis que l'OIM a commencé à collecter les données en 2014", alerte l'organisation.

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En outre, ces statistiques sont certainement en-deçà de la réalité en raison de l'absence de survivants dans certaines embarcations disparues dans l'Atlantique. "On estime que les naufrages invisibles, qui ne laissent aucun survivant, sont fréquents sur cette route maritime mais quasiment impossibles à corroborer", précise Frank Laczko, le directeur du centre d'analyse des données de l'OIM. Même quand des embarcations en détresse sont signalées, il est difficile de déterminer précisément le nombre de personnes disparues.

En Méditerranée centrale aussi, le nombre de morts en tentant de rejoindre l'Europe depuis les côtes nord-africaines a doublé par rapport à l'année passée. Selon les données de l'OIM, au moins 1 115 personnes sont mortes dans cette zone depuis janvier, contre 983 pour l'ensemble de l'année 2020.

 

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