Abou Nader, 68 ans, est chauffeur de taxi à Damas. Malgré la fatigue, “il continue d’exercer son travail épuisant”, écrit le site libanais Daraj, fait “des heures supplémentaires pour couvrir ses besoins” et “doit supporter seul les files d’attente pour se procurer du pain, du carburant, du riz ou du sucre”. Seul avec son épouse, car ses enfants ont quitté la Syrie pendant la guerre. Certes, ils lui envoient de l’argent tous les mois, mais “ça n’est jamais suffisant” dans un pays miné par une profonde crise économique et des pénuries qui font exploser les prix.

En Syrie, un salarié du public ou du privé peut prendre sa retraite à 60 ans ou après avoir travaillé un certain nombre d’années, variable selon les métiers. D’après le site d’information, un retraité touche en moyenne une pension autour de 60 000 livres syriennes [environ 24 euros]. S’ajoute une assurance maladie dont le plafond s’élève à 10 000 livres syriennes. Incapables de faire face à l’effondrement économique, les personnes âgées sont en état de choc, au contraire des jeunes qui, eux, ont pu absorber dans une certaine mesure la cherté de la vie, souligne Daraj.

Par ailleurs, la souffrance psychologique des personnes âgées qui se sont retrouvées seules après avoir perdu leurs enfants, emportés par la guerre ou ayant quitté la Syrie, “n’est pas assez prise en compte”. Il y a également ceux qui ont perdu leur maison, détruite par une décennie de conflit, et à qui “il ne reste qu’une tente”. Dans ce contexte, il est “fondamental” que les seniors syriens soient en “sécurité alimentaire et sanitaire” et ne soient pas ignorés parce que devenus “incapables de produire”.