VIDÉO - Les jeunes payés pour étudier : le généreux système universitaire danois

Publié le 18 octobre 2021 à 10h49

Source : JT 20h WE

REPORTAGE - Face à la précarité grandissante des étudiants, le Danemark a adopté un système simple : le pays verse un revenu à tous les étudiants, quelle que soit la situation de leurs parents.

C'était son rêve d'étudiante, un appartement rien que pour elle, sans avoir besoin d'un petit boulot. Gabrielle est en deuxième année de droit et habite dans un appartement de 24 m², le tout pour l'équivalent de 400 euros par mois. Un loyer qu’elle peut prendre en charge seule, sans demander l’aide de sa famille, puisque l’État verse directement sur son compte une aide de 750 euros chaque mois. 

Cette sorte de revenu universel est accordée automatiquement pour chaque étudiant de plus de 18 ans qui rentre à la fac, peu importe le revenu de ses parents, même si les sommes versées sont échelonnées en fonction de leurs revenus annuels. Autre condition pour bénéficier de ce coup de pouce : ne pas percevoir d’autre aide publique. 

"C’est vrai que c’est une sécurité, ici au Danemark, de pouvoir étudier en sachant que l’on n’aura pas besoin de s’inquiéter, de se demander si l’on pourra boucler la fin du mois", explique l’étudiante franco-danoise dans le reportage en en-tête. Selon elle, cette bourse est aussi bénéfique pour le pays. "Un étudiant qui a étudié ici et obtient un boulot à la fin de son parcours pourra payer beaucoup mieux ses taxes que quelqu’un qui n’a pas étudié", commente la jeune femme.  

Jusqu'à 25 ans, "impossible de toucher des indemnités si vous ne reprenez pas des études"

Contrairement à la France, où ce sont les parents qui viennent d’abord en aide à leurs enfants, l’État est responsable des jeunes au Danemark, qui est le pays européen qui investit le plus dans l’éducation. Le premier fonds pour les étudiants a été crée en 1913, mais c’est en 1970 que l’aide éducative d’État voit le jour, indique un rapport du Sénat publié en août dernier. En 2019, plus de 480.000 personnes ont pu en bénéficier, soit un budget de 2,8 milliards d’euros pour l’État. 

À l'université, on ne paie même pas de droits d'entrée : les études sont totalement gratuites. "Puisqu’ils sont payés pour étudier, les élèves ont le sentiment d’avoir un travail en soi, avec un salaire tous les mois, explique Christine Gravert, professeure à l’université d’économie de Copenhague. Bien entendu, il y a des conditions de réussite : passer ses examens tous les semestres, et ne pas redoubler plusieurs années de suite."

L’État mise aussi sur d’autres leviers pour encourager les jeunes à étudier : quand un Danois de moins de 25 ans est au chômage, il est très fortement incité à reprendre des études supérieures, sans quoi il encourt une sanction. "L’équivalent du Pôle Emploi danois pousse les chômeurs à retourner étudier plutôt que de leur trouver un petit boulot pour dépanner, parce qu’ici, il est essentiel que vous développiez des compétences qui vous serviront ensuite toute votre vie, et ainsi vous éviter de retomber dans des périodes de chômage, analyse Mathias Tolstrup Wester, chercheur à l’Institut danois d’évaluation. Impossible donc de toucher des indemnités si vous ne reprenez pas des études."

Alors, dans ce pays, les petits boulots sont quasiment réservés aux adolescents pour leur apprendre l'autonomie : un lycéen danois sur deux travaille, avec un vrai contrat de travail déclaré. "J’ai démarré quand j’avais 13 ans", explique l’un d’eux dans le reportage en en-tête, âge auquel il a également payé ses premiers impôts. 

Découvrir le marché du travail à l’adolescence, puis être payé pour faire des études supérieures : ce modèle danois insolite est observé dans toute l’Europe. Pendant la crise sanitaire, le pays a également versé une aide exceptionnelle de 134 euros pour les bénéficiaires de cette bourse étudiante. 


La rédaction de TF1info

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