«J’avais 6 ans, c’était mon frère» : à Nantes, une première réunion publique libère la parole sur l’inceste

À Nantes, ce mercredi soir, de nombreuses victimes d’inceste se sont confiées devant le public à l’occasion de la première réunion publique, poignante, de la Ciivise (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants).

La première réunion publique de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants s'est tenue ce mercredi soir à Nantes. PHOTOPQR/Ouest France/Jérôme Fouquet
La première réunion publique de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants s'est tenue ce mercredi soir à Nantes. PHOTOPQR/Ouest France/Jérôme Fouquet

    L’air solide, l’homme de 55 ans vêtu d’un sweat à capuche noir prend la parole, minoritaire dans cette assistance essentiellement composée de femmes. Mais le grand gaillard s’effondre, sa voix se fait tremblante et il explose en larmes au micro, debout devant la centaine de personnes présentes. Il raconte les viols qu’il a subis « à 8 ans, pendant trois ou quatre ans, par (s) on frère aîné ».

    Cette réunion publique était une première, ce mercredi soir, à la Manufacture de Tabac de la ville de Nantes (Loire), à l’occasion du déplacement de la Ciivise (Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants). La parole des victimes, attendue mais incertaine vue l’affluence, s’est libérée pendant deux heures de manière poignante, crue, dans un flot quasi ininterrompu. En guise d’introduction, le juge Édouard Durand, coprésident de cette commission lancée en début d’année, avait tenu à préciser : « Il y a sans doute des victimes parmi vous. Cette réunion est organisée pour que la parole soit libre ; sentez-vous libre de l’exprimer. »