“Chez Nous”: le nouveau parti d’extrême droite francophone sera présenté demain
Ce mercredi, un nouveau mouvement politique d’extrême droite sera présenté près de Liège en compagnie du président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, mais aussi Jordan Bardella, président du Rassemblement National français.
Depuis la disparition du Parti Populaire de Modrikamen, il y a un grand vide à droite du MR. Ou plutôt, il y avait. Ce mercredi sera présenté un nouveau parti d’extrême droite: “Chez Nous”. Jérôme Munier et Grégory Vanden Bruel, lanceront officiellement leur parti en compagnie du président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, mais aussi Jordan Bardella, président du Rassemblement National français. La présentation aura donc lieu ce 27 octobre à 19h. “L’adresse exacte sera envoyée par e-mail et par SMS trois heures avant pour des raisons de sécurité. Seules les personnes inscrites pourront entrer et les cartes d’identité seront vérifiées.”
Dans l’histoire récente, l’extrême droite n’a jamais eu de grands succès en Belgique francophone. Jérôme Munier et Grégory Vanden Bruel ont tous les deux un passé au sein du Parti Populaire (PP), mais le premier avait démissionné du parti à cause des propos racistes de Laurent Louis. Vanden Bruel, lui, s’était encore présenté au PP en 2014, mais sans succès.
Centres d’intérêts
Sans grande surprise, Chez Nous veut jouer la carte identitaire et nationaliste et quitter le politiquement correct. Il prétend défendre “nos traditions, nos valeurs et notre identité” et s’oppose à “l’immigration de masse” et à “l’islamisation qui touche notre pays”.
Les déclarations que l’on peut retrouver sur les réseaux sociaux sont en partie dirigées contre les mesures sanitaires, contre l’islamisation, le climat, mais aussi contre une libération de Dutroux.
Sur sa page Facebook, Grégory Vanden Bruel, détaille le sens de son engagement: “Nous remettrons chaque personne en situation d’être libre de se déployer par son talent et ses efforts, d’être fier de l’héritage de ses ancêtres et de le transmettre à sa descendance, de défendre son terroir et les produits de celui-ci, de vivre du fruit de son travail et de son labeur, d’assurer la pérennité de sa famille et de vivre en sécurité.” Pour ajouter: “Quant à la civilisation, nulle autre que la nôtre n’a su porter le génie humain à son paroxysme. Fruit de l’héritage grec et romain, et de tradition catholique, elle a engendré, entre autres, la démocratie, la complémentarité entre les hommes et les femmes, la beauté dans l’art, la philosophie et les découvertes scientifiques.”
Face à ces louanges, il met en garde contre “divers phénomènes (qui) mettent aujourd’hui en danger notre haute idée de l’homme et de notre civilisation: le multiculturalisme multiconflictuel, l’inversion des valeurs, l’Union européenne technocratique et si peu démocratique, la culture woke importée des USA, le gauchisme culturel, l’islamo-gauchisme, l’écologie punitive, le défaitisme...”
Selon Le Journal de RésistanceS, édité par l’Observatoire belge de l’extrême droite, Jérôme Munier a un CV peu reluisant: “Membre de la direction du PP, ce Munier faisait partie de sa tendance d’ultra droite. Il a été le maillon essentiel d’une conspiration interne pour déboulonner Mischaël Modrikamen, le président-fondateur du PP. Elle était fomentée de l’extérieur avec Ghislain Dubois, l’avocat belge de Marine Le Pen, la présidente du Front National français. Jérôme Munier était alors en contact direct avec les Jeunes du FN lepéniste. Leur projet était de liquider le PP pour le remplacer par une nouvelle structure. Les réunions des conjurés avaient lieu du côté de Namur au café ‘Chez Nous’. D’où le nom choisi. Il fait aussi référence au slogan des ultras de foot: ‘On est chez nous!’ et au film de notre compatriote Lucas Belvaux sur la montée du FN dans le Nord de la France, sorti en 2017.”
Mobilisation antifasciste
En région liégeoise, où doit se dérouler la présentation de Chez Nous, l’annonce du meeting de ce nouveau parti inquiète. Le Front Antifasciste Liège 2.0, notamment, veut faire annuler ce rassemblement: “Comme lorsque Theo Francken a tenté de venir à Verviers, tentative avortée grâce à la mobilisation antifasciste efficace, ce meeting ne doit pas pouvoir se tenir à Liège, car il est l’occasion pour l’extrême droite de se rassembler et de tenter de se structurer en prévision des élections de 2024.”
Le front liégeois appelle à une mobilisation citoyenne massive “pour signifier clairement ‘No Pasaran’”. Un rassemblement antifasciste se tiendra ce mercredi 27 octobre à 16h. “La région liégeoise est et restera zone antifa”, ajoute le Front Antifasciste Liège 2.0.
Cette mobilisation est relayée par les syndicats, la FGTB et la CSC, notamment, qui voient également d’un mauvais œil la venue prochaine de ce parti d’extrême droite. “Ce meeting constitue une nouvelle tentative de l’extrême droite francophone de se structurer. Partout en Europe, l’extrême droite gagne du terrain. N’attendons pas qu’elle se développe en Wallonie pour la combattre. L’histoire de la classe travailleuse nous rappelle que c’est lorsqu’elle cherche à se structurer qu’il faut lui couper l’herbe sous le pied!”, souligne la FGTB wallonne qui a envoyé, tout comme la CSC, un courrier aux bourgmestres et communes wallonnes afin qu’ils et elles fassent interdire le rassemblement d’extrême droite.
À noter que si Chez Nous annonce un rassemblement en région liégeoise, les syndicats restent sur leurs gardes. Ils se demandent si le parti n’utilise pas une ruse, en indiquant que le meeting aura lieu en région liégeoise, pour détourner l’attention sur le véritable lieu de la réunion. Le Front Antifasciste Liège 2.0, de son côté, demande aux gestionnaires de salles de rester attentifs si une réservation est faite chez eux au nom de l’ASBL La Ruche, ou par un des membres du futur parti.
Retrouvez ici toute l’actualité de la région de Liège.
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