Menacé de mort à cause d'un tweet sur la vaccination des enfants, un cancérologue azuréen dépose plainte

Un tweet sur la vaccination des enfants lui a valu une menace de mort, la énième. Il a décidé de porter l’affaire devant la justice pour que la parole médicale puisse rester libre.

Article réservé aux abonnés
Grégory Leclerc Publié le 21/11/2021 à 16:31, mis à jour le 21/11/2021 à 16:32
Le docteur Jérôme Barrière a estimé que la coupe était pleine et a déposé plainte. Photo DR

"Touche à mes gosses et je t’ouvre en deux gros lard." Pour le docteur Jérôme Barrière, oncologue médical à Cagnes-sur-Mer, c’est la menace de mort de trop sur Twitter.

Le cancérologue, qui tweete à titre personnel, prend souvent position en tant que professionnel, notamment sur les sujets de vaccination. Des tweets sourcés, clairs. Mais qui ne plaisent pas à tout le monde.

Cette fois, le docteur Barrière avait réagi à un tweet d’Olivier Véran, ministre de la Santé, informant qu’une troisième dose de vaccin serait disponible pour les plus de 50 ans.

"J’ai alors tweeté pour exprimer, aussi, l’inquiétude de beaucoup de professionnels de santé. En disant qu’il ne fallait pas oublier les enfants de 5 à 11 ans. Pour moi c’est le sujet important du moment. On peut ne pas être d’accord, certains médecins ne le sont pas d’ailleurs, mais on a le droit de s’exprimer."

Les réactions à ce tweet, et à d’autres qu’il a écrits, n’ont pas tardé à tomber. Des menaces, des insultes. "La guillotine est restée trop longtemps au Fort d’Ecouen dans le Val d’Oise", répond un internaute.

"J’espère pour vous qu’aucun papa de victime ne vous reconnaîtra dans la rue", "Ne touche pas à nos gosses sale bâtard", menacent d’autres.

Le tweet initial suivi de l’une des menaces de mort qu’il a reçues.

En recevant le dernier tweet, menaçant de "l’ouvrir en deux", le docteur Barrière a estimé que c’en était trop. Il vient de déposer plainte auprès de la gendarmerie des Alpes-Maritimes.

"J’y ai été très bien reçu, précise-t-il. Ils vont faire une réquisition auprès de Twitter pour avoir l’adresse de l’internaute. Il sera convoqué. La justice décidera s’il y a matière à engager des poursuites."

Que chacun puisse s’exprimer librement, Jérôme Barrière s’est beaucoup interrogé avant d’engager la procédure. Y aller ou pas? "Mais si on ne fait rien, alors les médecins ne pourront plus jamais prendre la parole publiquement ou sur un plateau de télé."

Le cancérologue se bat par exemple pour que les masques FFP2 soient remboursés aux personnes immunodéprimées. "Nous sommes nombreux, médecins scientifiques, mais aussi citoyens impliqués dans la vie de la cité, à nous exprimer sur les réseaux sociaux pour informer de manière libre et démocratique", écrit-il dans une annexe à sa plainte, publiée sur Twitter.

"Pour défendre des personnes qui, sans porte-parole, auraient beaucoup de difficultés à se faire entendre. (…) Rien ne justifie que des individus, sous couvert d’anonymat, puisse proférer des menaces de mort envers des personnes qui s’expriment à visage découvert et de manière non anonyme."

Le tweet pour lequel il a déposé plainte a depuis été retiré. Son auteur, s’il réside en France, devrait être aisément retrouvé grâce à son adresse IP ou aux éléments fournis à Twitter lors de l’ouverture de compte.

Le docteur Barrière entend surtout que cette affaire serve de leçon. Et que chacun puisse s’exprimer librement. Quel que soit son point de vue.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Var-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.