La Belgique bloque Uber et scandalise une commissaire européenne
Le tribunal de commerce de Bruxelles a décidé d'interdire le système de voitures avec chauffeurs Uber et lui inflige une amende de 10.000 euros par infraction. Uber va contester une décision qui scandalise Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de l'agenda digital. Et provoqe la réaction de la ministre belge de la mobilité.
Par Claude Fouquet
Mauvaise semaine pour la société de voitures de tourisme avec chauffeurs d'origine californienne, Uber. La Belgique vient en effet décider de condamner la société et d'exiger une cessation immédiate d'activité. Cette décision a été prise mardi dans la soirée par le tribunal de commerce de Bruxelles à la suite d'une plainte déposée par les "Taxis Verts" quelques jours après que la société ait décidé de s'implanter.
Outre l'interdiction d'activité, le tribunal a décidé une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée.
Suite à cette décision une porte parole d'Uber, Susanne Elias-Stulemeijer., a indiqué ce mercredi à l'agence Belga que la société américaine allait contester "de toutes les manières possibles" cette décision. Tout en laissant entendre qu'elle continuerait à exercer ses activités sur le sol belge en continuant à proposer le service UberPop à Bruxelles, celui-là même qui vient d'être interdit. UberPop permet aux particuliers ayant plus de trois ans de permis de s'inscrire, via une application mobile, à un système qui s'avoisine à du covoiturage
Pour l'heure la décision du tribunal de commerce provoque des remous en Belgique et par ricochet en Europe. La commissaire européenne en charge de l'agenda digital, Neelie Kroes, est ainsi furieuse et le fait savoir.
La ministre belge de la mobilité répond
Dès mardi soir, la commissaire européenne a pris la plume sur son blogpointant du doigt la justice belge mais aussi la ministre régionale belge, Brigitte Gouwels. Son titre est celui de 'ministre de la mobilité', mais il devrait peut-être être 'ministre de l'anti-mobilité", dénonce ainsi la commissaire néerlandaise.
Et d'enfoncer le clou en estimant que cette décision n'a pas pour but de protéger et d'aider les usagers mais bien "de protéger le cartel des taxi".
La ministre bruxelloise Brigite Gouwels n'a pas tardé à réagir. Et ce mercredi elle contre-attaque. "Les règles sont faites pour être suivies. Si elle avait été ministre en Belgique, Kroes aurait probablement dû démissionner après de tels propos", a réagi Brigitte Gouwels qui était interrogée sur VRT-Radio et estime que la commissaire européenne et l'incarnaion du libéralisme sauvage..
"Le système de Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter. Le tribunal de Commerce a constaté qu'elles n'étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux dans le chef d'un commissaire d'estimer que les règles ne doivent pas être respectées" a-t-elle ajouté.