Conséquences humanitaires
D’après un rapport de Greenpeace, une marée noire pourrait entraîner la fermeture des ports de Hodeida et Salif par lesquels arrivent 68% de l’aide humanitaire, affectant plus de 8,4 millions de personnes.
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Une marée noire aurait des «conséquences bien plus étendues, plus graves et plus durables que ne le laissaient supposer les informations précédemment disponibles», souligne l’ONG de défense de l’environnement. Si tout son pétrole se déversait, la marée noire serait quatre fois plus grande que celle de l’Exxon Valdez, un pétrolier échoué en 1989 au large des côtes de l’Alaska, qui avait été responsable de l’une des pires catastrophes du type.
La marée noire pourrait aussi toucher les usines de désalinisation à Hodeida, Salif et Aden (sud) et entraîner l’interruption de l’approvisionnement en eau potable d’environ dix millions de personnes. Par ailleurs, dans ce pays au bord de la famine, la sécurité alimentaire de plus de 1,7 million de Yéménites repose sur la pêche, souligne Greenpeace, alertant sur le danger de la destruction des écosystèmes de la mer Rouge.
Pays riverains touchés
Une fuite pourrait aussi affecter les pays riverains, notamment Djibouti, l’Erythrée et l’Arabie saoudite, ainsi que le trafic maritime commercial en mer Rouge. L’inspection du navire, dont l’état se détériore, traîne depuis des années entre demandes d’accès de l’ONU et refus des rebelles Houthis, qui contrôlent la majorité du nord du pays ainsi que les ports de Hodeida et Salif.
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«La technologie et l’expertise pour transférer le pétrole vers d’autres pétroliers existent, mais après des mois de négociations nous sommes toujours dans l’impasse», a déploré Paul Horsman, chef de projet chez Greenpeace International.
Le conflit au Yémen oppose depuis 2014 les Houthis, soutenus par l’Iran, aux forces gouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par Ryad depuis 2015.