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La Russie a perdu plus d'un million d'habitants en 2021, un record sur fond de Covid

L'an passé, le géant russe a perdu 1,04 million d'habitants, un record depuis la chute de l'URSS. Le Covid-19 apparaît comme le meurtrier numéro 1, avec plus de 660.000 décès enregistrés. Malgré deux décennies d'incitations à la natalité, le président russe, Vladimir Poutine, ne parvient enrayer la crise démographique

La quasi-absence de mesures de confinement depuis le printemps 2020 et un non-respect généralisé de mesures sanitaires ont aggravé la mortalité liée au Covid en Russie.
La quasi-absence de mesures de confinement depuis le printemps 2020 et un non-respect généralisé de mesures sanitaires ont aggravé la mortalité liée au Covid en Russie. (Dimitar DILKOFF/AFP)

Par Les Echos

Publié le 28 janv. 2022 à 21:32Mis à jour le 28 janv. 2022 à 21:44

Un million d'habitants en moins en un an… La Russie n'en finit pas de plonger dans un abîme démographique, aggravé par la crise du Covid. Malgré deux décennies d'incitations à la natalité, Vladimir Poutine ne parvient pas à inverser une tendance bien installée.

L'an passé, le géant russe a perdu 1,04 million d'habitants, contre 688.700 en 2020. Cette chute est à mettre essentiellement sur le compte de la mortalité qui a bondi de 15,1 %, la natalité ne connaissant qu'une légère baisse.

Le Covid-19 apparaît comme le meurtrier numéro 1, l'agence statistiques Rosstat ayant dénombré en 2020 et 2021 plus de 660.000 morts liées au nouveau coronavirus. C'est presque le double du bilan officiel communiqué quotidiennement par le gouvernement, qui est de 329.443 à ce jour. Ce bilan s'explique par une campagne de vaccination très poussive, la quasi-absence de mesures de confinement depuis le printemps 2020 et un non-respect généralisé de mesures sanitaires comme le port du masque dans les transports publics.

Trente ans de crise démographique

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Le coût est d'autant plus lourd pour le pays que celui-ci se débat depuis trente ans avec une crise démographique. Car c'est la génération la plus réduite en nombre, celle née durant la crise économique, sociale et morale des années 1990, après la chute de l'URSS, qui est aujourd'hui en âge de faire des enfants. Le taux de fécondité reste aux alentours de 1,5 enfant par femme, loin des 2,1 nécessaires pour espérer un renouvellement générationnel.

Pourtant, depuis son arrivée aux commandes de la Russie il y a 21 ans, Vladimir Poutine n'a cessé de marteler que la relance démographique était la sacro-sainte priorité. Les discours et initiatives pour encourager les Russes à faire plus d'enfants se sont multipliés. Tout comme ceux encourageant à vivre plus sainement en fumant et buvant moins. Les allocations familiales et les primes à la naissance sont régulièrement renforcées, tandis que l'espérance de vie a réellement augmenté.

Mais pour l'expert de l'Institut de démographie Sergueï Zakharov, l'effet de cette politique n'a pas été d'augmenter la natalité mais de convaincre ceux qui voulaient déjà des enfants de les avoir plus tôt. Selon lui, le problème a été aggravé par « la pandémie qui a mis au jour les déficits du système de santé » qui souffre « d'un manque de moyens en particulier dans les régions », ce qui en retour nourrit la mortalité.

Un combat patriotique

Les autorités présentent aussi le fait d'avoir des enfants comme un combat patriotique, martelant que la survie de la Russie est en jeu. Vladimir Poutine, lors de sa conférence de presse du 23 décembre 2021, a souligné que la population actuelle était insuffisante pour que le pays puisse tenir son rang d'un « point de vue géopolitique » et « d'un point de vue économique ». Selon Rosstat, au 1er janvier 2022, la population de Russie s'établissait à 145,47 million d'habitants.

Vladimir Poutine a assuré en décembre que le Kremlin faisait tous les efforts pour aider financièrement les parents. Mais difficile de convaincre avec un niveau de vie qui ne fait que baisser et une économie anémique affectée par sa dépendance des hydrocarbures, le manque d'investissements, la corruption et les sanctions occidentales adoptées depuis l'invasion russe de la Crimée ukrainienne. Les revenus des Russes sont aussi grignotés par un redémarrage de l'inflation, à l'heure où la pandémie a aussi augmenté le risque de perte de revenus.

Les Echos

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