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Au Portugal, le socialiste António Costa est maître du jeu

La liste conduite par le Premier ministre sortant a obtenu la majorité absolue aux élections législatives de dimanche, avec 117 députés (contre 110 précédemment) sur un total de 230 sièges, avec 41,7 % % des voix. Il aura les mains libres pour gérer l'arrivée des fonds européens.

« Une majorité absolue ce n'est pas le pouvoir absolu, c'est une responsabilité accrue », a déclaré Antonio Costa devant ses partisans au soir de sa victoire, dimanche 30 janvier.
« Une majorité absolue ce n'est pas le pouvoir absolu, c'est une responsabilité accrue », a déclaré Antonio Costa devant ses partisans au soir de sa victoire, dimanche 30 janvier. (PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP)

Par Cécile Thibaud

Publié le 31 janv. 2022 à 07:49Mis à jour le 31 janv. 2022 à 11:12

Pari gagné pour António Costa . Le Premier ministre socialiste sortant a remporté haut la main les élections législatives au Portugal dimanche. Sa liste a décroché la majorité absolue, avec 117 députés (contre 110 précédemment) sur un total de 230 sièges à l'assemblée de la République, avec 41,7 % % des voix. Il renforce sa majorité et dominera le Parlement.

Le parti de centre droit PSD, mené par Rui Rio, l'ancien maire de Porto, n'a pas réussi à tenir ses promesses. Il reste loin derrière et obtient 29 % des voix et 76 sièges, selon les résultats provisoires. La nouvelle dynamique du centre droit signalée par les sondages s'est finalement évaporée aux urnes. Et le petit parti conservateur CDS, habituel allié du PSD, sera absent du Parlement.

La seule formation de droite à tirer son épingle du jeu est le parti d'extrême droite Chega, en forte montée, avec 7,2 % des voix. Il s'impose comme troisième force du Parlement avec 12 députés, contre un seul jusque-là. Le petit parti centre Initiative libérale marque aussi son terrain et gagne huit élus contre un seul jusque-là.

« Une majorité de dialogue »

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« Majorité de surprise absolue », titre ce lundi le quotidien « Publico ». C'est la seconde fois que les socialistes décrochent la majorité du Parlement depuis la révolution des oeillets en 1974. La précédente avait été celle de José Socrates en 2005.

« Une majorité absolue, ce n'est pas le pouvoir absolu », a affirmé António Costa après les résultats. « C'est une responsabilité accrue, c'est la victoire de l'humilité et de la confiance pour la stabilité », a-t-il ajouté, essayant de garder le triomphe modeste. Le leader socialiste n'a pas failli à sa réputation de fin stratège et promet « une majorité de dialogue » pour vaincre les réticences des Portugais face à une trop grande concentration des pouvoirs.

La première des initiatives du gouvernement Costa devrait être de faire passer le budget 2022, retoqué en novembre dernier, ce qui devrait faciliter l'arrivée des 16,6 milliards d'euros du fonds de relance européen. Il aura désormais les mains libres pour dessiner un calendrier de réformes à son rythme. Mais la question est de savoir ce qu'il compte faire.

Il avait jusqu'ici opté pour une attitude défensive, conditionnée par les exigences de ses anciens alliés d'extrême gauche, et s'était tourné vers les droits sociaux et la remontée du salaire minimum. Mais cette stratégie a montré ses limites, puisqu'elle n'a pas entraîné le relèvement du reste des salaires, alors que près de 25 % de la population touche une rémunération proche du SMIC.

Stratégie du vote utile

L'une des critiques de ses adversaires de droite en campagne était justement le manque d'initiative du gouvernement socialiste pour renforcer la compétitivité et dynamiser l'économie, ainsi que son absence d'ambition et de grands projets d'avenir pour la modernisation du pays.

Face à ces reproches, Costa aura pour lui la majorité incontestable gagnée dimanche. La perspective d'un retour de la droite, augurée par les sondages dans les derniers jours de la campagne, a mobilisé les électeurs. La stratégie du vote utile à gauche a fonctionné à plein pour les socialistes qui ont capté une bonne part des voix du camp progressiste.

Les petits partis de gauche qui comptaient reconquérir leur électorat en marquant leurs distances vis-à-vis d'un PS jugé trop modéré en ont été pour leurs frais. Les électeurs ont clairement tourné le dos à l'extrême gauche, jugée responsable des élections anticipées après leur refus de voter le budget en novembre dernier. Le Bloc de gauche (BE) tombe ainsi à 4,46 %, avec cinq députés contre 19 jusque-là. Idem pour la coalition écolo-communiste, avec 4,39 % des voix et six élus dans le nouveau parlement au lieu de 10 jusque-là.

Les Echos

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