Riccardo Muti : « Les femmes commencent enfin à occuper une grande place dans la direction d’orchestre »

Crédits: Jeff Rosenberg - CSO

Dans un entretien accordé au Financial Times, Riccardo Muti se confie, comme souvent, sans langue de bois. Le chef d’orchestre italien évoque les dégâts causés par la crise sanitaire, son bonheur d’avoir retrouvé l’Orchestre Symphonique de Chicago, mais aussi l’apport bénéfique des femmes et des migrations dans la musique classique.

Selon Riccardo Muti, « le Covid-19 a détruit la confiance des gens »

On avait quitté Riccardo Muti un peu désabusé l’été dernier alors qu’il fêtait ses 80 ans après 55 ans de carrière, confiant à la presse italienne qu’il était « fatigué de la vie », ne se reconnaissant plus dans le monde actuel. C’était avant que le maestro italien signe une prolongation d’un an, jusqu’à 2023 à la tête du Chicago Symphony Orchestra (CSO). Une formation qu’il a eu tellement de joie et de fierté de retrouver sur scène après 18 mois d’arrêt, en raison d’une crise sanitaire dont Riccardo Muti souligne les conséquences néfastes.

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Dans l’entretien qu’il a accordé le 8 février au Financial Times, Riccardo Muti estime en effet, qu’au-delà des défis auxquels sont confrontés les salles de spectacles et de concerts, « le Covid-19, qui a détérioré l’économie dans de nombreux pays, a également détruit la certitude de la spiritualité. Ça a détruit la confiance des gens, des uns envers les autres ».

 

Riccardo Muti : « Les migrations créent un mélange qui fera naître une nouvelle musique »

Malgré tout, le chef d’orchestre italien se dit confiant dans l’avenir et notamment dans la prochaine génération de musiciens, de compositeurs et de directeurs d’orchestre grâce notamment à une représentation croissante en matière d’héritage culturel et de genre. À commencer par les femmes qui, selon lui, « commencent enfin à occuper une grande place dans le domaine de la direction d’orchestre », ajoutant que « dans les compétitions, très souvent les femmes sont meilleures que les hommes. Elles ont plus de tempérament, plus de vitalité et plus de passion ».

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Riccardo Muti insiste également sur l’apport des migrations qui « créera un avenir radieux pour l’expression contemporaine, unissant différentes cultures. De ce mélange naîtra une nouvelle musique, une musique plus diversifiée et compréhensible pour le monde entier ». Dans cet entretien, le maestro répète qu’il n’acceptera plus de poste dans de grandes institutions une fois son mandat achevé à Chicago mais qu’il continuera de travailler avec l’orchestre américain, avec le Philharmonique de Vienne avec lequel il collabore régulièrement depuis 50 ans et l’orchestre Luigi Cherubini, composé de jeunes musiciens italiens, qu’il a fondé en 2004.

Philippe Gault

 

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