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Une campagne anti-GHB, la «drogue du viol», lancée dans les boîtes de nuit par le gouvernement

Depuis ce mardi 15 février, une campagne de sensibilisation contre le GHB, la drogue du viol, est lancée dans les boîtes de nuit, à destination des professionnels et des victimes.

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On la surnomme la « drogue du viol ». Le gouvernement a lancé, ce mardi 15 février, une campagne de sensibilisation contre le GHB à travers des affiches et des dépliants diffusés dans les boîtes de nuit à destination des professionnels et des victimes. Cette campagne s’inscrit dans celle plus large de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

«  Drogué(e) malgré toi », dit l’une de ces affiches, lettres blanches sur fond orange, qui seront distribuées dans les discothèques et bars de nuit partenaires de l’Union des métiers et industries de l’hôtellerie (UMIH). Les posters mentionnent la possibilité pour les victimes d’échanges «  individualisés » et anonymisés «  avec un gendarme ou un policier spécialement formé ». Un QR code permet en effet, une fois scanné, d’accéder à un tchat en ligne gratuit et ouvert 24H/24 et 7j/7.

L’usage de la drogue comme circonstance aggravante

Le ministère de l’Intérieur demande, par ailleurs, aux directions générales de la police et de la gendarmerie de systématiser les prélèvements pour détection de toxicologie pour les victimes qui seraient par exemple retrouvées inconscientes et conduites à l’hôpital, a appris l’AFP de l’entourage de Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. Policiers et gendarmes doivent également systématiquement demander un examen gynécologique et effectuer des prélèvements d’ADN sur la victime en cas d’agression physique ou sexuelle avec suspicion d’administration de GHB.

Par ailleurs, 32 policiers et 33 gendarmes spécialement formés sont «  exclusivement dédiés à la plateforme » arretonslesviolences.gouv.fr, indique le ministère. Ils sont basés respectivement à Guyancourt (Yvelines) et Rennes (Ille-et-Vilaine). Le ministère précise qu’actuellement 404 intervenants sociaux sont répartis sur le territoire dans les commissariats pour aider les victimes.

Côté pénal, «  l’usage de la drogue du violeur constitue désormais une circonstance aggravante en matière de viol et d’agressions sexuelles », souligne le ministère dans un communiqué. Il rappelle que pour un viol commis dans cette circonstance, la peine a été portée à 20 ans de réclusion criminelle.

Considéré comme stupéfiant depuis 2001

Le GHB (gamma-hydroxybutyrate de sodium) est normalement prescrit comme anesthésique et dans le traitement de la narcolepsie. Il est classé comme stupéfiant en France depuis 2001. Si son utilisation à des fins récréatives est fréquente, cette substance est beaucoup plus rarement utilisée à des fins criminelles dans le cadre de tentatives de soumission chimique, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies.

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