«Je rêve d’un Poutine Français» : quand Eric Zemmour couvrait de louanges le président russe

Alors que la guerre est déclarée entre la Russie et l’Ukraine, d’embarrassantes déclarations d’Eric Zemmour à l’égard de Vladimir Poutine ressurgissent sur les réseaux sociaux.

« Je rêverais d’un Poutine français, mais il n’y en a pas », déclarait notamment Eric Zemmour, grand admirateur du président russe, en septembre 2018 au journal l'Opinion. Illustration. (LP / Olivier Corsan)

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« Je rêverais d’un Poutine français, mais il n’y en a pas », déclarait notamment Eric Zemmour, grand admirateur du président russe, en septembre 2018 au journal l'Opinion. Illustration. (LP / Olivier Corsan) MAG2022

    Des déclarations qui font tache. Alors que la Russie a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi une offensive militaire sur le territoire ukrainien, faisant planer l’ombre d’une guerre aux portes de l’Europe, le candidat de « Reconquête ! » à l’élection présidentielle, Éric Zemmour, est rattrapé par des propos polémiques à l’égard du dirigeant russe, Vladimir Poutine. De quoi l’obliger à revoir sa copie en vitesse, lui qui, il y a encore quelques semaines sur France 2, prenait « le pari » que « la Russie n’envahirait pas l’Ukraine ».

    Complaisant depuis toujours avec le régime russe, qu’il défendait encore récemment à travers le prisme de l’anti-impérialisme américain - cristallisé par l’Otan - Éric Zemmour voit en Vladimir Poutine l’exemple même d’un dirigeant fort et autoritaire, aussi bien à l’égard de son peuple, des médias, que des nations étrangères. En septembre 2018, il rapportait au journal L’Opinion qu’il « [rêverait] d’un Poutine français », comme l’a rappelé le journaliste Paul Labaucher.

    Vladimir Poutine était alors le seul dirigeant à pouvoir défendre son pays envers et contre tout, selon l’argumentaire d’Éric Zemmour.



    « Je dirais qu’il prend un pays qui était un empire, qui aurait pu être une grande puissance, il essaye de le redresser. Je rêverais d’un Poutine français, mais il n’y en a pas », déclarait l’ancien polémiste et chroniqueur à nos confrères de L’Opinion.

    « L’Ukraine n’existe pas »

    Éric Zemmour, qui a fait part de sa fierté d’être soutenu politiquement par les descendants du roi Louis XIV pour sa propension à parler de « la France » avant « la République », admire dans ses chroniques Vladimir Poutine pour sa capacité à « endosser les habits de nouveau Tsar ». Dans son essai « Un quinquennat pour rien », qui rassemble ses chroniques sur RTL de 2013 à 2016, il qualifiait le dirigeant russe de « dernier résistant à l’ouragan politiquement correct qui, parti d’Amérique, détruit toutes les structures traditionnelles, famille, religion, patrie », comme l’a rapporté un journaliste de l’Obs sur Twitter.

    En février 2014, il affirmait encore sur RTL que « l’Ukraine n’existe pas », qu’elle était un « pays de bric et de broc » né dans le « berceau historique de la civilisation russe », reprenant ainsi la lecture historique défendue par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de son voisin ukrainien. « Quand les médias accusent Moscou de préparer une intervention pour rétablir sa domination (…), ils oublient ou font mine d’oublier que Poutine n’en a pas besoin puisque le rapport démographique lui est éminemment favorable », jugeait-il alors.

    Face à cette guerre officiellement déclarée par Vladimir Poutine à l’Ukraine, Éric Zemmour est aujourd’hui obligé nuancer sa position. Après avoir admis lundi dans un communiqué que le dirigeant russe violait « la souveraineté de l’Ukraine et le principe d’intangibilité des frontières » en reconnaissant l’indépendance des deux Républiques du Donbass, il a condamné ce jeudi une invasion militaire « injustifiable », puisque la Russie n’est « ni attaquée, ni menacée directement par l’Ukraine ». Trop tard, pour ses opposants politiques qui, à la manière des Républicains, le surnomment désormais Vladimir Zemmour.