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Singapour va sanctionner la Russie pour l'invasion de l'Ukraine

Singapour décide rarement de sanctions à l'encontre d'autres pays en l'absence d'une décision du Conseil de sécurité des Nations unies.

Singapour a annoncé lundi l'imposition de sanctions à la Russie après son invasion de l'Ukraine, bloquant notamment les transactions financières et les exportations de biens susceptibles d'être utilisés comme des armes contre des Ukrainiens.

La compagnie nationale Singapore Airlines a annoncé pour sa part lundi qu'elle suspendait ses liaisons entre Singapour et Moscou "pour des raisons opérationnelles". La plupart des compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec la Russie et l'Union européenne a fermé son espace aérien aux avions russes.

Singapour décide rarement de sanctions à l'encontre d'autres pays en l'absence d'une décision du Conseil de sécurité des Nations unies, a expliqué au Parlement le ministre des Affaires étrangères, Vivian Balakrishnan.

Mais étant donné "la gravité sans précédent" de l'attaque russe, "Singapour veut agir de concert avec tant d'autres pays aux vues similaires pour imposer des sanctions appropriées et des restrictions à la Russie", a-t-il déclaré.

Contrôle des exportations

La cité-Etat asiatique se range ainsi aux côtés de nombreux pays, dont ceux de l'Union européenne, les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, le Japon, l'Australie et Taïwan, qui ont infligé des sanctions à la Russie pour accroître la pression sur le Kremlin.

A l'appui de la décision de Singapour, M. Balakrishnan a évoqué le blocage par la Russie d'un projet de résolution au Conseil de sécurité déplorant son "agression" contre l'Ukraine.

Singapour imposera un contrôle des exportations sur les biens pouvant être utilisés comme des armes à l'encontre des Ukrainiens et bloquera certaines banques et transactions financières russes, a-t-il dit, ajoutant que des mesures spécifiques sont en cours de finalisation et seront prochainement annoncées.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie est une violation flagrante et brutale des lois internationales et un précédent totalement inacceptable", a-t-il poursuivi.

"Si nous, en tant que pays, ne nous dressons pas pour défendre des principes qui constituent le fondement même de l'indépendance et la souveraineté des petites nations, notre propre droit à l'existence et la prospérité pourrait également être remis en question un jour", a-t-il insisté.

T.L avec AFP