Allemagne : la justice autorise la mise sous surveillance de l’extrême droite
Les services allemands de renseignement sont autorisés à exercer leur surveillance sur le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), a décidé mardi la justice administrative, déboutant la formation politique qui contestait cette mesure très sévère.
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Il y a «suffisamment d’indices réels de tendances anticonstitutionnelles au sein du parti» pour justifier cette surveillance, a jugé le tribunal administratif de Cologne, qui avait été saisi de plusieurs recours.
La décision de l’Office de protection de la Constitution de placer l’AfD parmi les «cas suspects» -- ce qui lui permet de surveiller ses communications ou encore d’introduire des informateurs dans ses rangs -- avait fait grand bruit il y a un an, à sept mois des élections législatives de septembre.
Le placement sous surveillance est marqué du sceau politique de l’infamie en Allemagne, car en général réservé à des groupuscules ultraradicaux.
L’AfD était parvenue à faire suspendre la décision des services de renseignement en invoquant divers motifs dont, selon elle, une rupture l’«égalité de chances» entre partis à l’amorce de la campagne électorale.
Créé en 2013, ce parti antiimmigration avait bouleversé le paysage politique en entrant en 2017 à la chambre des députés incarnant la première force d’opposition aux conservateurs d’Angela Merkel et aux sociaux-démocrates, alors alliés au pouvoir.
Le parti, qui a bâti son succès sur ses prises de position contre la politique migratoire de l’ex-chancelière puis contre les restrictions sanitaires durant la pandémie de Covid-19, est actuellement déchiré par des querelles internes et en perte de vitesse.
Il avait obtenu 10,3 % aux élections de septembre 2021 remportées par les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz, perdant 2,3 points et 11 sièges. Dans un récent sondage, l’AfD est descendu sous la barre des 10 % d’intentions de vote.