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Washington fait appel aux influenceurs sur TikTok pour combattre la désinformation sur l’Ukraine

Comment faire comprendre à des millions de jeunes les enjeux de la guerre en Ukraine alors qu’ils ne lisent pas la presse écrite ou ne regardent pas les chaînes traditionnelles de télévision ? Face à l’importance prise notamment par la plate-forme TikTok, inondée par des vidéos de la guerre, Washington convoque désormais des influenceurs pour les « briefer » au cours de conférences de presse, comme avec les journalistes professionnels. Cela en espérant atteindre leurs millions d’abonnés, réputés pour aimer les vidéos virales et simplifiées.

Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, TikTok a été inondé de contenus, tant pro-Kiev que pro-Moscou. Ici, le logo de la plate-forme le 15 février 2022.
Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, TikTok a été inondé de contenus, tant pro-Kiev que pro-Moscou. Ici, le logo de la plate-forme le 15 février 2022. © Dado Ruvic, Reuters
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Sur TikTok, il se décrit comme « l’historien de la génération Z » : Kahlil Greene, 21 ans et 550 000 abonnées sur la plate-forme, pose devant une image de la Maison Blanche, comme les analystes géopolitiques des plus célèbres chaînes de télévision. Il est l’un des 30 influenceurs TikTok à avoir été invité pour un briefing à distance par l’administration Biden, il y a quelques jours, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.

Tout comme Aaron Parnas, qui est devenu, depuis, la principale source d’information pour 1,2 million de personnes : à 22 ans, il fournit des vidéos toutes les 45 minutes, de 9h à 22h. Il a de la famille en Ukraine et ses sources directes sont les journalistes et les médias ukrainiens.

Aaron Parnas a immédiatement partagé avec ses abonnés ce que Washington faisait pour aider l’Ukraine. Entre autres, « les États-Unis déclassent et dévoilent un nombre important d’informations classées pour contrer la désinformation russe, et pour informer le public et l’Ukraine sur ce qui s’y passe ».

Ce n’est pas la première fois que la Maison Blanche compte sur les « tiktokeurs » pour faire passer ses messages, car elle les avait déjà mobilisés au moment de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Et loin de penser qu’ils peuvent être un instrument de propagande : ces Gen-Z rétorquent que cela permet surtout de faire circuler de l’information de première main à des téléspectateurs qui ne s’informent plus auprès des médias traditionnels depuis longtemps.

« TikTok joue un rôle vital »

Car la guerre en Ukraine fait bouillonner le réseau social TikTok de contenus dont le jeune public ne perd pas une miette. Ainsi, de nombreuses influenceuses ukrainiennes ont délaissé les vidéos de beauté pour relayer des images de bâtiments éventrés, de détonations et de soldats au front, par exemple, comme Marta Vasyuta, étudiante de 20 ans, ou Valeria Shashenok, photographe restée en Ukraine.

Le tout sans renoncer à la légèreté, inscrite dans l'ADN du réseau social aux vidéos dépassant rarement la minute et qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs.

« TikTok joue un rôle vital, parce que c'est là que la majorité de la jeune génération s'informe », selon Chris Dier, professeur d'histoire dans un lycée de la Nouvelle-Orléans et lui-même « tiktokeur ». 

« C'est très difficile pour (les jeunes) de naviguer sur le réseau social et d'appréhender l'événement, dit l'enseignant à l’AFP, parce qu'ils sont bombardés de propagande de tous les côtés, en particulier de Russie. C'est pour ça que les professeurs, les éducateurs, les historiens doivent y être pour aider la jeune génération », explique-t-il.

L'intégralité de notre suivi quotidien et en direct de la guerre en Ukraine.
L'intégralité de notre suivi quotidien et en direct de la guerre en Ukraine. © Studio graphique FMM

À lire aussi : Russie-Ukraine: désinformation, propagande et guerres d'influence, l'autre champ de bataille

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