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Syrie

Ex-otages libérés: des Français parmi leurs ravisseurs

Des rebelles à Alep, en Syrie, le 7 janvier dernier.

Des rebelles à Alep, en Syrie, le 7 janvier dernier. - -

Le ministre des Affaires étrangères confirme la présence de jihadistes français parmi les preneurs d'otages des quatre journalistes, en Syrie.

Les révélations s'enchaînent depuis la libération et le retour en France des quatre journalistes français, après plus de dix mois en captivité en Syrie. Parmi elles, une chose semble désormais acquise: certains des geôliers parlent français. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, l'a confirmé en personne.

"Il y a des Français, des Belges, des Italiens, des Européens en général, qui sont partis faire le jihad en Syrie", a ajouté le chef de la diplomatie sur Europe 1 dimanche. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme confirme également la présence de combattants français parmi les rangs de l'Etat islamique en Irak et au Levant, le groupe jihadiste ultra-radical soupçonné d'avoir kidnappé les quatre journalistes.

François Hollande a évoqué de son côté ces "jeunes qui se font embrigader par des moyens totalitaires pour aller combattre en Syrie". "Nous ne laisserons pas faire. Pour cela, on fait en sorte que nul ne puisse sortir du territoire pour mener une action quelconque par les armes, où que ce soit".

Des "indics" pour kidnapper des Occidentaux

Il y aurait actuellement plus de 700 Français en Syrie, dont un tiers directement impliqué dans le jihad en tant que combattant. Souvent recrutés sur Internet, via les réseaux sociaux, ces nouveaux jihadistes se radicalisent progressivement avant de partir se battre sur le terrain.

"Cela fait plus d'un an que l'on sait que des combattants français servent d'indics aux groupes jihadistes pour arrêter des humanitaires ou des journalistes", indique Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient. En janvier dernier, les services de renseignement en ont recensés 150 souhaitant s’y rendre, 80 qui en revenaient et 21 qui y sont morts.

"Les autorités françaises n'ont pas les moyens, vu l'ampleur du phénomène, de surveiller tous les jeunes français qui reviennent en France après avoir passé quelques mois, voire quelques années, dans les rangs des groupes jihadistes en Syrie", regrette David Thomson, journaliste et auteur d'un livre sur le sujet.

A. Gonzalez (vidéo: A.-S. Warmont)