Des migrants secourus par le Sea Watch 3 après le naufrage de leur embarcation, en avril 2022. Crédit : Michél Kekulé / Sea Watch International
Des migrants secourus par le Sea Watch 3 après le naufrage de leur embarcation, en avril 2022. Crédit : Michél Kekulé / Sea Watch International

Un nouveau naufrage, dimanche, au large des côtes libyennes, a provoqué la mort de quatre personnes et la disparition de 14 autres. Depuis le début de l’année, au moins 475 migrants ont péri en tentant de traverser la Méditerranée centrale pour rejoindre l’Europe.

Une embarcation a chaviré, dimanche 10 avril, au large de Sorman, au nord-ouest de la Libye, a indiqué l’Organisation internationale des migrations (OIM), sur Twitter. À son bord se trouvait 20 migrants. Seuls deux ont pu être secourus. Quatre corps ont été récupérés et 14 personnes sont portées disparues.

Ce nouveau naufrage intervient 24 heures seulement après un autre, également en Méditerranée centrale. Lors de ce drame, samedi 9 avril, le navire humanitaire Sea Watch 3 a pu sauver une trentaine de passagers.

Mais l’équipage a dû faire face à une "situation chaotique". À l'arrivée des sauveteurs, un canot pneumatique en difficulté était en train de couler et "des dizaines de personnes tentaient désespérément de survivre dans l’eau", a expliqué l’ONG allemande Sea-Watch.

En tout, 34 exilés ont été pris en charge par l’équipage du navire humanitaire. Mais selon les rescapés, 53 migrants se trouvaient sur l’embarcation au départ des côtes libyennes. Dix-neuf personnes auraient donc disparu dans l’accident.

>> À (re)lire : Au moins 25 corps de migrants rejetés sur la plage en Tunisie

"L’absence de toute action concrète pour réduire les pertes humaines en mer et garantir une approche sûre et fondée sur les droits de l’Homme en Libye a des conséquences humaines catastrophiques", a, une nouvelle fois, dénoncé l’OIM par la voix de son chef de mission en Libye, Federico Soda.

À quelques kilomètres de là, au large de la Tunisie, les drames aussi se poursuivent. Durant le même week-end, 13 corps, dont ceux de six enfants, ont été retrouvés sur les côtes tunisiennes à la suite du naufrage de deux canots. Trente-sept naufragés ont pu être secourus mais 12 sont toujours portés disparus.

Depuis le début de l’année, au moins 475 migrants ont péri en Méditerranée centrale en tentant de rejoindre l’Europe sur des bateaux de fortune, selon l'OIM. En tout depuis 2014, ce sont 23 860 personnes qui ont perdu la vie dans cette zone maritime, l'une des plus meurtrière au monde.

La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

 

Et aussi