Un commandant ukrainien décrit l’enfer à Marioupol

Le militaire décrit une situation humanitaire désastreuse. Selon lui, cinq cents personnes seraient blessées et des centaines de civils attendraient d’être évacués.
Un commandant ukrainien dcrit lenfer à Marioupol

Les combats se poursuivent à Marioupol. Les soldats ukrainiens, qui continuent de défendre la ville assiégée, sont retranchés dans leur dernier bastion, l’usine sidérurgique Azovstal, l’une des plus grandes d’Europe. Des centaines de civils, dont des femmes et des enfants, s’abriteraient également dans les souterrains du complexe. Il y aurait au moins cinq cents blessés.

 « C'est au sous-sol que les gens pourrissent. Il n'y a pas de médicaments », confie Serhiv Volyna au Washington Post.  Ce commandant de la marine ukrainienne explique dormir deux à trois heures par nuit au côté de ses camarades. « Nous économisons de l'eau, nous nous soutenons, nous nous entraidons autant que possible. »

Le militaire décrit Marioupol comme une ville « démolie de la surface de la terre. » Selon ses dires, des dizaines de personnes gisent actuellement sous les décombres de maisons incendiées et de bâtiments bombardés. Des croix et des tombes de fortune ont envahi la ville. « Ce qui se passe ici dépasse la compréhension humaine (…) Les bombardements, c'est 24 heures sur 24. »

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux ce mercredi 20 avril, Serhiv Volyna a lancé un appel à l'aide afin d'évacuer les soldats et les civils. « C’est peut-être notre dernier message. Nous supplions tous les dirigeants du monde de nous aider. L'ennemi est dix fois plus nombreux que nous », lance-t-il.

Dans le même temps, un accord a été trouvé avec la Russie pour évacuer « femmes, enfants et personnes âgées » vers la ville de Zaporijia, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. 

La prise de Marioupol représenterait une victoire stratégique importante pour Vladimir Poutine. Ce port du sud-est de l'Ukraine lui permettrait de faire la jonction entre la Crimée, annexée en 2014, et les républiques séparatistes pro-russes du Donbass.