Informatique et tourisme recrutent en Ile-de-France

Emploi. Les chefs d'entreprises franciliens ont 287 000 projets de recrutements à Paris et dans sa région pour cette année.

    LES RECRUTEURS d'Ile-de-France commencent à retrouver confiance. C'est ce qui ressort de la déclinaison francilienne de l'enquête sur les besoins de main-d'oeuvre (BMO) pour 2014 dévoilée hier par Pôle emploi. Près de 60 000 chefs d'entreprise franciliens ont été interrogés entre octobre et décembre 2013 sur leurs perspectives d'embauche. Ce sont ainsi 287 025 emplois, dont les deux tiers en CDI, qui pourraient voir le jour en Ile-de-France cette année, soit une augmentation de 2 % (6 300 postes de plus) par rapport à 2013.

    Paris et les Hauts-de-Seine, champions de l'emploi.
    A eux deux, les départements de Paris et des Hauts-de-Seine concentrent plus de 50 % des projets de recrutement dans la région. « Un tel chiffre est principalement dû à l'implantation des laboratoires de recherches et des sièges sociaux d'entreprises dans ces deux départements, notamment au pôle de La Défense », analyse Stéphane Bideau, directeur de la stratégie et des relations externes à l'antenne francilienne de Pôle emploi. La Seine-Saint-Denis complète le podium avec près de 30 000 projets d'embauche pour l'année 2014, soit un peu plus de 10 % du total des prévisions de recrutement.

    Le secteur tertiaire très majoritaire.
    En Ile-de-France, plus de trois projets d'embauche sur quatre (77 %) sont concentrés dans le secteur tertiaire. Avec 13 719 projets de recrutement, les ingénieurs en informatique et les cadres d'études sont les « métiers phares » pour lesquels la main-d'oeuvre est la plus recherchée, surtout par les grands groupes de l'Ouest parisien. Un résultat logique quand on constate que plus une entreprise compte de salariés, plus elle envisage d'embaucher (près des deux tiers des sociétés franciliennes de plus de 200 salariés comptent recruter cette année).

    L'hôtellerie et la restauration cherchent des salariés à Paris.
    Ces deux secteurs sont particulièrement pourvoyeurs d'emplois dans la capitale. « La puissance touristique de Paris ne se dément pas », constate Annick Delaumenie, la directrice territoriale de Pôle emploi à Paris. Les prévisions d'embauche dans les métiers de l'art et du spectacle sont aussi importantes mais concernent pour un tiers d'entre elles des emplois saisonniers. Les métiers d'agent d'entretien et de sécurité sont en revanche plébiscités dans les départements de la grande couronne (Yvelines, Val-d'Oise, Seine-et-Marne).

    Le commerce en berne.
    Point noir de ce tableau : les intentions de recrutement dans le commerce baissent de 9 % par rapport à l'année passée.

    Difficile d'embaucher dans 4 cas sur 10.
    Comme leurs homologues du reste de la France, les chefs d'entreprise franciliens considèrent qu'ils rencontreront des obstacles à l'embauche. « Ces difficultés sont multiples : pénurie de candidats, déficit d'image, poids des salaires... » énumère Stéphane Bideau, qui cite l'exemple des ingénieurs en informatique ou celui de la construction « où il y a un besoin de main-d'oeuvre qualifiée » qui ne peut être comblé faute de compétences. Avec les industries agroalimentaire et manufacturière, les projets de recrutements dans ce secteur sont jugés « difficiles » dans près d'un cas sur deux. « Et dans l'industrie agroalimentaire et l'agriculture, 100 % des difficultés rencontrées pour embaucher sont liées à une pénurie de candidats correspondant aux profils recherchés », indique Sofia Elomri, directrice des études à Pôle emploi Ile-de-France. Idem pour les embauches dans les métiers de l'hôtellerie haut de gamme qui nécessitent de parler couramment l'anglais et au moins une autre langue.