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Etats-Unis: des élus veulent mieux protéger les données personnelles des femmes qui avortent

Des manifestants pour défendre le droit à l'avortement devant la Cour suprême à Washington le 5 mai 2022.

Des manifestants pour défendre le droit à l'avortement devant la Cour suprême à Washington le 5 mai 2022. - ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Pour protéger les femmes effectuant des recherches sur l'avortement, des élus américains demandent une nouvelle politique de gestion des données de la part d'Apple et Google.

Face à la menace pesant actuellement sur le droit à l'avortement dans certains états des États-Unis, des sénateurs américains veulent prendre des mesures afin de protéger les femmes qui y ont recours.

Récemment, le rôle des entreprises du numérique dans cette situation a été mis en lumière, a travers le prisme de la collecte de données personnelles des femmes s'étant renseignées sur l'avortement ou l'ayant pratiqué. Avec en ligne de mire le risque que ces informations soient utilisées pour condamner des femmes ou des personnes ayant aidé une femme à avorter.

Dans deux lettres ouvertes transmises aux géants Google et Apple, responsables respectivement des systèmes d'exploitation Android et iOS, plusieurs élus américains invitent ces entreprises à mieux protéger les données personnelles. Les sénateurs demandent la garantie d'une politique régulant au mieux les magasins d'applications en ligne, le Play Store et l'App Store.

Les conditions d'utilisation de ceux-ci "doivent s'assurer que les applications disponibles au téléchargement interdisent et protègent les utilisateurs contre les traitements de données qui pourraient représenter une menace pour les individus ayant effectué des recherches liés à l'avortement", demandent les sénateurs.

"Aujourd'hui, des applications de toutes sortes amassent des quantités d'informations personnelles sensibles qui peuvent faciliter le ciblage d'individus se renseignant sur l'avortement. Les applications populaires engrangent des informations spécifiques telles que la géolocalisation, l'historique de recherche, les informations financières, etc. [...] Des rapports alarmants démontrent la facilité avec laquelle ces transferts de données peuvent permettre de cibler les personnes cherchant des soins liés à l'avortement" indiquent les élus dans chacune des lettres.

Données sensibles

De nombreuses craintes ont été formulées ces dernières semaines concernant la protection des internautes faisant ce type de recherches. Aux États-Unis, le Cloud Act oblige les entreprises du numérique, par lesquelles transitent des quantités de données personnelles, à transmettre ces informations aux autorités, notamment dans le cadre d'enquêtes.

Parmi les signataires de la lettre se trouvent la sénatrice du Massachussets Elizabeth Warren (démocrate), formellement opposée à la révocation de la loi protégeant le droit à l'avortement, ainsi que Bernie Sanders, ancien candidat à l'élection présidentielle et sénateur démocrate de l'état du Vermont.

La lettre fait également suite à un appel, le 25 mai dernier, de la part des élus démocrates du Congrès américain, urgeant Google de lutter pour protéger les données de géolocalisation dans le même contexte.

Victoria Beurnez