Toulouse. Désigné par le miraculé de la forêt de Bouconne sorti du coma, le tireur aux assises

Moribond, il était sorti du coma pour nommer le tireur qui avait tenté de l'éliminer en forêt de Bouconne. Le procès de cette incroyable affaire est audiencé à Toulouse le 13 juin.

Ancien responsable des jeunes du Front National dans le Jura et organisateur de manif de gilets jaunes à Toulouse, Raphaël Goiset encourt 30 ans de réclusion aux assises de Haute-Garonne pour une tentative de meurtre en forêt de Bouconne, en 2019
Ancien responsable des jeunes du Front National dans le Jura et organisateur de manifs de Gilets jaunes à Toulouse, Raphaël Goiset encourt 30 ans de réclusion aux assises de Haute-Garonne pour une tentative d’assassinat en forêt de Bouconne, en 2019 (©Pascale Négri/Voix du Jura/Actu.fr)
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Une vision d’horreur. Il est 5h30 du matin, ce vendredi 27 septembre 2019, lorsqu’un automobiliste qui circule sur la D24, l’axe principal qui éventre la forêt de Bouconne, près de Toulouse, aperçoit un homme agonisant. Ce dernier semble s’être traîné jusqu’au bord de la route, mobilisant ses dernières forces pour rester en vie. Il a déjà perdu beaucoup de sang.

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Le miracle se produit

Sur son corps, les chirurgiens de l’hôpital Rangueil relèvent la présence de plusieurs impacts de balles. Du gros calibre tiré avec un revolver 357 Magnum, selon les gendarmes de la SR de Toulouse (Section de recherches) saisis de l’enquête. Touchée au dos, à l’épaule, au ventre, au bras, la victime est plongée dans un coma artificiel. Son pronostic vital reste engagé.

Tout juste sait-on, à l’époque, que « le profil de cet ancien rugbyman de 34 ans est assez lisse », qu’il est divorcé et « n’a rien d’un truand ». Les jours s’égrènent, angoissants. Mais, comme dans un polar de Bernard Minier, un petit miracle se produit : la victime se réveille. Et livre aux enquêteurs le nom de l’homme qui a tenté de le tuer.

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Ex-membre du FN du Jura et des Gilets jaunes à Toulouse

Ce dernier se nomme Raphaël Goiset*. Selon le journal Marianne, il s’agit de l’ex-patron du Front national de la jeunesse du Jura, qu’il a présidé jusqu’en 2016, avant de devenir un leader autoproclamé du mouvement des Gilets jaunes, à Toulouse (lire ci-dessous). Dix jours après les faits, les gendarmes du GIGN l’interpellent à son domicile du Gers.

"On ne veut pas qu'il y ait un mort", déclarait à Actu Toulouse cette ancienne figure des Gilets jaunes

« On ne veut pas qu’il y ait un mort ». Voici ce que déclarait Raphaël Goiset à Actu Toulouse, en janvier 2019 à propos de la manif’ officielle et déclarée des Gilets jaunes, acte 12, qu’il tentait de mettre sur pied :
« On veut retrouver de l’apaisement comme lors de la manifestation du 17 novembre et éviter les violences. On ne veut pas qu’il y ait un mort. (…). Je ne suis pas représentant, ni organisateur. je suis un simple citoyen qui a participé au lancement du mouvement, sur les ronds-points et aux péages. J’ai manifesté à Toulouse, à Paris, et je me reconnais dans ce mouvement social ».
Pourquoi vouloir déclarer pour la première fois une manifestation des Gilets jaunes à Toulouse ? « Pour sécuriser les manifestants, car il y a des personnes qui ne veulent plus venir par crainte qu’il y ait trop de risques. On veut retrouver un lien de fraternité et d’apaisement. Et on veut aussi montrer qu’on peut s’organiser et être pacifiques, car une majorité de Gilets jaunes sont pour le dialogue... ».
Présenté à l'époque comme "commercial", Raphaël Goiset nourrissait une dernière requête : "« Je vais également demander [aux forces de l'ordre] s’il est possible qu’ils n’utilisent pas de flashball, car cette arme est destructrice ».
Huit mois plus tard, Bouconne...

L'accusé comparaîtra aux assises, à Toulouse, du lundi 13 au mercredi 15 juin 2022. Il encourt 30 ans de réclusion
L’accusé comparaîtra aux assises de la Haute-Garonne, à Toulouse, du lundi 13 au mercredi 15 juin 2022 (©Laurent Derne/Actu Toulouse/Illustration)

La victime, un ancien policier qui a semble-t-il basculé dans la toxicomanie, raconte que Goiset l’aurait officiellement recruté pour faire office de garde du corps lors d’une présumée transaction. Mais qu’à peine descendu de voiture, il se serait fait tirer dessus. Selon lui, cette tentative d’exécution serait liée à « une dette de quelques centaines d’euros », qu’il devait à son agresseur.

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Réclusion à perpétuité encourue

C’est cette affaire hors-norme, aux relents de roman de gare, que la cour d’assises de la Haute-Garonne examinera à Toulouse du lundi 13 au mercredi 15 juin 2022.

L’ex-figure locale des Gilets jaunes, qui défilait régulièrement en tête des cortèges et tentait d’en canaliser l’énergie (sic), sera jugée pour tentative d’assassinat. L’accusé encourt la réclusion à perpétuité.

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*Présumé innocent dans l’attente de son procès et d’une éventuelle condamnation définitive…     

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