Des soldats ukrainiens tirent avec un canon Caesar sur des positions russes dans la région du Donbass, le 15 juin 2022 dans l'est de l'Ukraine

Des soldats ukrainiens tirent avec un canon Caesar sur des positions russes dans la région du Donbass, le 15 juin 2022 dans l'est de l'Ukraine

afp.com/ARIS MESSINIS

Au 116e jour de guerre, les combats se poursuivent près de Severodonetsk, ville clef de l'est de l'Ukraine pilonnée par les forces russes qui tentent d'en prendre le contrôle depuis des semaines, selon les autorités ukrainiennes qui ont fait état de "batailles féroces" dans les localités alentour. "Nos unités ont repoussé l'assaut dans la région de Tochkivka", proche de Severodonetsk, a déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook. "L'ennemi a battu en retraite et se regroupe", a-t-elle affirmé, ajoutant que les forces russes "prenaient d'assaut" le village d'Orikhove.

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Le gouverneur local Serguiï Gaïdaï, a expliqué ce dimanche sur Telegram que si les Russes contrôlaient bien "la majorité de la ville" de Severodonetsk, "ils ne la contrôlent pas entièrement", assurant que toute autre déclaration serait un "mensonge". L'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW) évoque des "gains mineurs" des forces russes dans les alentours, avec une entrée probable dans la ville de Metolkine et une volonté constante de neutraliser les axes de communication le long de la route reliant Bakhmout et Lyssytchansk.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est quant à lui rendu pour la première fois auprès des forces qui contiennent l'offensive russe dans le Sud, dans la bande côtière du pays convoitée par Moscou au bord de la mer Noire.

Au moins 323 enfants tués depuis le début de la guerre

Au moins 323 enfants ukrainiens ont été tués et 583 ont été blessés depuis le début de l'invasion russe, d'après le bilan communiqué samedi sur l'application Telegram par le bureau du procureur général d'Ukraine. Le plus grand nombre de victimes a été recensé dans les régions de Donetsk (301), Kharkiv (170) et de la capitale Kiev (116). Les autorités ukrainiennes précisent que ce bilan n'est pas exhaustif. Un travail est en cours pour recenser les victimes dans les zones de combat actif, ainsi que sur les territoires occupés par les Russes.

L'Allemagne contrainte d'intensifier son recours au charbon

L'Allemagne et la planète paient le prix de la dépendance au gaz russe. Berlin a annoncé ce dimanche des mesures d'urgence pour sécuriser son approvisionnement en énergie face à la baisse des livraisons de gaz de Moscou avec notamment un recours à la plus polluante des énergies, le charbon. "Pour réduire la consommation de gaz, il faut utiliser moins de gaz pour produire de l'électricité. A la place, les centrales à charbon devront être davantage utilisées", a indiqué le ministère de l'Economie dans un communiqué.

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"C'est amer, mais indispensable pour réduire la consommation de gaz", a réagi le ministre écologiste de l'Economie et du Climat Robert Habeck. Le recours accru au charbon est un revirement pour le gouvernement de coalition d'Olaf Scholz, qui a promis d'abandonner cette source d'énergie d'ici à 2030 pour lutter contre le dérèglement climatique. Cette semaine, le géant énergétique russe Gazprom a annoncé plusieurs baisses de livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream, touchant également la France, officiellement en raison d'un problème technique. Berlin y voit de son côté une décision politique, sur fond de bras de fer entre Moscou et pays occidentaux. "Il ne faut pas se faire d'illusion, nous sommes dans une épreuve de force avec Poutine", a commenté Robert Habeck.

La guerre en Ukraine pourrait durer "des années"

"Nous devons nous préparer à ce que cela puisse durer des années", a mis en garde le secrétaire général de l'Otan dans une interview publiée dimanche par le quotidien allemand Bild. "Nous ne devons pas faiblir dans le soutien à l'Ukraine, même si les coûts sont élevés, pas seulement en ce qui concerne le soutien militaire mais aussi en raison des prix de l'énergie et de l'alimentation qui montent", a-t-il ajouté.

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Ces coûts ne sont rien en comparaison de celui payé quotidiennement par les Ukrainiens au front, a jugé le chef de l'Alliance atlantique. En outre, si le président russe Vladimir Poutine devait atteindre ses objectifs en Ukraine, comme lors de l'annexion de la Crimée en 2014, "il nous faudrait alors payer un prix encore plus important", a jugé Jens Stoltenberg.

Johnson appelle les alliés de l'Ukraine à la soutenir fermement et longtemps

Les alliés de l'Ukraine doivent soutenir Kiev fermement et longtemps s'ils ne veulent pas voir l'"agression" triompher en Europe comme jamais depuis la Seconde guerre mondiale, a estimé samedi le Premier ministre britannique Boris Johnson. Les pays qui soutiennent l'Ukraine face à l'invasion russe doivent garder leur sang-froid et s'assurer que Kiev aura "l'endurance stratégique pour survivre et au final l'emporter", écrit-il dans une tribune publiée par le Sunday Times.

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Boris Johnson a effectué, vendredi, une visite surprise dans la capitale ukrainienne, au lendemain de celle des dirigeants français, allemand, et italien, qui y ont apporté leur soutien à une candidature de Kiev à l'Union européenne.

Volodymyr Zelensky sur le front sud, autre enjeu du conflit

Le président ukrainien s'est rendu samedi auprès des forces qui contiennent l'offensive russe dans le sud du pays. Resté durant des semaines barricadé à Kiev au début du conflit quand la capitale était menacée par l'armée russe, Volodymyr Zelensky est allé auprès des troupes dans les régions de Mykolaïv et Odessa, dans la bande côtière du pays convoitée par Moscou au bord de la mer Noire. Il a remercié les soldats qui contiennent la poussée des troupes russes, soutenues à l'est depuis la Crimée annexée, pour leur "service héroïque". Au même moment de combats "féroces" se poursuivaient dans l'est, notamment à Severodonetsk, où le gouverneur de région se "prépare au pire" après des semaines de pilonnage par l'armée russe.

Cinq civils tués, 12 blessés dans des bombardements à Donetsk

"A la suite des bombardements des forces ukrainiens, cinq personnes ont été tuées et 12 autres ont été blessées dans la République populaire de Donetsk (DNR)", a indiqué l'état-major des autorités locales - prorusses et séparatistes de l'Ukraine - dans le communiqué publié sur Telegram. Donetsk est la capitale de facto de la "république" autoproclamée de Donetsk, dans le bassin houiller du Donbass situé dans l'est de l'Ukraine.

La Russie met le monde en danger de famine (UE)

La Russie met le monde en danger de famine avec le blocage des exportations de céréales de l'Ukraine et les restrictions sur ses propres exportations, a accusé samedi le chef de la diplomatie européenne, l'Espagnol Josep Borrell.

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Les menaces sur la sécurité alimentaire et la "bataille de récits" avec la Russie sur la réalité des sanctions infligées à Moscou seront au centre des discussions des ministres des Affaires étrangères de l'UE, lundi à Luxembourg. "Nous sommes prêts à travailler avec l'ONU pour prévenir tout impact indésirable de nos sanctions sur la sécurité alimentaire mondiale", assure Josep Borrell dans un article publié sur son blog officiel.

Le chef de la diplomatie européenne dénonce "le choix politique conscient de la Russie de 'militariser' les exportations de céréales et de les utiliser comme un outil de chantage contre quiconque s'oppose à son agression" en l'Ukraine.

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