Le président Emmanuel Macron quitte Le Touquet (Pas-de-Calais) après avoir voté pour le second tour des législatives, le 19 juin 2022

Le président Emmanuel Macron quitte Le Touquet (Pas-de-Calais) après avoir voté pour le second tour des législatives, le 19 juin 2022

afp.com/Ludovic MARIN

Un "coup dur", pour le New York Times, "une leçon à Macron", écrit Bild, une "sévère correction pour le président de la République", analyse El Pais, une "claque pour le président" selon La Libre tandis que The Guardian souligne la "poussée historique de l'extrême droite"... La presse étrangère n'est pas passée à côté de la victoire en forme de défaite du parti présidentiel aux élections législatives, dimanche. Si le camp d'Emmanuel Macron est arrivé en tête, il perd néanmoins la majorité absolue à l'Assemblée nationale, mis à mal par la forte percée de la gauche unie derrière la Nupes et le score historique du Rassemblement national.

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Deux mois après la réélection du président de la République, "l'engouement provoqué par le programme réformateur - "révolutionnaire" avançaient certains - d'Emmanuel Macron en 2017, semble bel et bien retombé", juge-t-on ainsi du côté de La Libre. C'est un "cauchemar à l'Elysée", titre en Une le journal francophone Le Soir.

Le Soir-lundi 20 juin

La Une du journal Le Soir du lundi 20 juin 2022

© / Capture écran

"Nouvelle ère politique"

"Pour la première fois en 20 ans, un président nouvellement élu n'a pas réussi à réunir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, souligne le quotidien américain new-yorkais, selon lequel cette "défaite" rend "le pouvoir au Parlement après un premier mandat au cours duquel [le] style de gouvernement vertical a surtout marginalisé les législateurs". Le New York Times estime par ailleurs que le président réélu "a semblé se désintéresser des élections législatives et n'a guère fait campagne lui-même".

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"Avec une faible majorité relative (...) et une forte opposition de gauche et d'extrême droite, la coalition centriste de M. Macron pourrait avoir du mal à faire passer des projets de loi, ce qui pourrait l'obliger à se rapprocher des législateurs de l'opposition lors de certains votes", souligne par ailleurs le New York Times. "Gouverner la France va être un casse-tête", résume le quotidien italien El Corriere della Sera.

C'est alors "une nouvelle ère politique commence en France", selon le journal de référence espagnol. Pour El Pais, les électeurs français "veulent imposer des limites à son pouvoir" après cinq années pendant lesquelles "l'Assemblée nationale s'est limitée, dans la plupart des cas, à donner le feu vert - devant les initiatives d'un président qui concentre tous les pouvoirs."

L'extrême droite brise le plafond de verre

A Berlin, la presse voit également cette défaite comme une leçon des électeurs à Macron qui "ont voté pour leurs vraies préférences politiques, contrairement à il y a six semaines où beaucoup votaient pour Macron uniquement contre Marine Le Pen."

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Outre "l'énorme succès" observé par la gauche de Mélenchon, qualifié de "haineux de l'Allemagne" par Bild, c'est la poussée de l'extrême droite au parlement qui est souvent mise en avant dans la presse étrangère. Pour The Guardian, "le résultat le plus frappant de la soirée est venu pour le parti d'extrême droite du Rassemblement national anti-immigration de Marine Le Pen", qui s'offre 89 sièges à l'Assemblée, contre huit en 2017.

Un score historique. Une "montée en puissance", souligne El Pais. "Marine Le Pen brise ainsi le plafond de verre qui en faisait un géant à l'élection présidentielle et un nain aux législatives", commente La Libre.

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