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Grenoble : nouvelle opération à la piscine Jean-Bron, des femmes ont pu se baigner en burkini

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Un petit groupe de femmes s'est baigné en maillot de bain intégral, dans la piscine en plein-air du centre de Grenoble, un mois après l'arrêt du conseil d'État qui interdit le burkini, parce qu'il porte atteinte à la neutralité du service public. La mairie estime que les tenues étaient conformes.

La piscine Jean Bron, en plein air, ouvre uniquement l'été. La piscine Jean Bron, en plein air, ouvre uniquement l'été.
La piscine Jean Bron, en plein air, ouvre uniquement l'été. © Radio France - Florine Boukhelifa

Une nouvelle opération burkini s'est déroulée jeudi matin à la piscine Jean-Bron à Grenoble (Isère) à l'appel du syndicat des femmes musulmanes.

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C'est la première opération du genre depuis la décision du Conseil d'État d'interdire le burkini dans les piscines municipales à Grenoble (Isère), et le personnel de la piscine a été embarrassé. Un petit groupe de femmes voilées est arrivé vers 10h30, jeudi matin à la piscine Jean-Bron, site en plein air dans le centre-ville.  

Le personnel leur a demandé de patienter, dans le vestiaire, le temps de vérifier leur appréciation e la situation avec la mairie. Des échanges de mots ont eu lieu, avec d'autres nageuses, notamment une femme d'une soixantaine d'années, leur suggérant qu'elles "feraient mieux de se battre pour les droits des femmes". Une des "manifestantes" répondant que "c'est le droit des femmes de s'habiller comme elles l'entendent". Mais il n'y a pas eu de heurts.

Le burkini interdit... mais autorisé ?

Pourtant, le tribunal administratif de Grenoble avait annulé l'article 10 du règlement des piscines le 25 mai dernier, parce qu'une ligne de cet article "portait gravement atteinte à la neutralité du service public en autorisant des tenues non près du corps", pourvu qu’elles soient moins longues que la mi-cuisse. Or la règle générale oblige à porter des tenues qui collent à la peau. Dans la deuxième version de cet article 10, la référence à la longueur a disparu, mais la notion essentielle est le maillot "ajusté et près du corps". 

Ce jeudi matin, une demi-douzaine de femmes voilées ou non, se sont donc présentées à l'entrée des bassins, avec des maillots dans un "tissu fait pour la natation et qui colle à la peau". Après contrôle des agents, deux personnes ont été refoulées, mais quelques-unes ont pu se baigner avec un maillot intégral, de la tête au pied, c'est à dire bien en dessous de mi-cuisse. Selon le cabinet du maire, dans une réponse écrite transmise en fin de journée ce jeudi : "toute personne avec un tel maillot est admise quelle que soit la longueur du vêtement du moment qu’il est ajusté et près du corps"

Dans cette réponse, le cabinet explique également : "Plusieurs personnes présentaient un vêtement conforme. Concernant deux usagères, les tenues ont été jugées non conformes par les techniciens. Ceux-ci ont contacté la mairie et ont ensuite confirmé que les tenues étaient non-conformes au règlement intérieur amendé depuis par la jurisprudence du Conseil d'Etat".

Jeudi matin, les femmes en maillot de bain intégral se voulaient discrètes, refusant toute interview, contrairement aux précédentes opérations pro-burkini. 

Jeudi soir, tard, aucun élu de la ville n'avait répondu à nos demandes d'interview radio. Mais vendredi, le maire a twitté une réaction. 

La seule réaction politique parvenue par communiqué à France Bleu Isère est celle de l'ancien maire Alain Carignon : "Éric Piolle piétine la loi, défie la décision du conseil d'État et démontre qu'il fera tout pour permettre à l'islamisme de s'afficher dans le service public."

Vendredi, le préfet de l'Isère s'est lui aussi exprimé en soulignant qu'il demande des explications à la mairie : "Dans le cadre de l’action des services de l’État dans la lutte contre le séparatisme et les phénomènes communautaristes contraires aux principes républicains, les conditions dans lesquelles cet accès a été autorisé fait l’objet d’échanges avec la Ville de Grenoble dont les agents ont, dans le même temps, refusé l’accès à d’autres femmes contrevenant au règlement municipal en vigueur après la décision du Conseil d’État rendue le 21 juin dernier".

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