Prenez un oligarque russe à la fortune tout ce qu'il y a de plus moyenne: un yacht ancré à Monaco, un chalet à Courchevel, une immense villa au cap d'Antibes, une autre à Cascais, au Portugal, le personnel de maison qui va avec -dont un "chef" français- et, pour relier le tout, un jet privé. Il vit officiellement à Londres, le plus vaste des ghettos du Gotha, la ville du monde qui compte le plus de multimillionnaires, grâce notamment à certaines règles fiscales qui épargnent les riches résidents étrangers du moment qu'ils ne rapatrient pas leurs revenus sur le sol britannique.
De toute façon, pourquoi rapatrier ses revenus quand on fait partie de cette internationale des ultrariches dont les seuls ports d'attache sont des comptes bancaires, généralement fixés dans des paradis fiscaux? Ils ont traversé indemnes, comme des passe-murailles, la crise de 2008. Beaucoup en sont même sortis encore plus riches: la fortune totale des millionnaires a progressé de 5500 milliards de dollars entre 2007 et 2012.
Alors que l'extrême pauvreté recule dans le monde -elle a diminué de moitié en vingt ans- les inégalités sont de plus en plus flagrantes. Les pauvres deviennent lentement moins pauvres et moins nombreux, mais les riches rapidement plus riches et plus nombreux. Selon Oxfam, les 1% les plus fortunés du monde ont vu leurs revenus augmenter de 60% ces vingt dernières années. Et l'ONG d'estimer que les 240 milliards de dollars gagnés en un an par les cent personnes les plus riches suffiraient à vaincre... quatre fois la pauvreté dans le monde.
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