Après l’affaire Quatennens, des militantes appellent à une « relève féministe » dans les partis politiques

« Nous refusons de militer avec des hommes auteurs de violences, ou leurs amis complices », expliquent les auteures du texte, estimant qu’il est « grand temps de faire de la place politique aux féministes qui luttent au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles ».

Adrien Quatennens à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le 10 septembre 2022.

Adrien Quatennens à Brétigny-sur-Orge (Essonne), le 10 septembre 2022.  THOMAS SAMSON/AFP

Plus de 500 militantes féministes, pour certaines issues de partis politiques, ont dénoncé ce mardi 20 septembre dans une tribune « un système de protection des agresseurs en politique », et appelé à « une relève féministe », après que le député Adrien Quattenens a reconnu des violences conjugales.

« Que les choses soient claires : les agresseurs et auteurs de violences ne peuvent pas représenter nos combats politiques », écrivent ces féministes, dont la porte-parole du PS Gabrielle Siry-Houari, l’historienne Mathilde Larrère ou encore la journaliste Elsa Wolinski, qui réclament la démission du député du Nord.

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« Si Adrien Quatennens ne fait à ce stade pas l’objet d’une condamnation judiciaire, bien qu’une procédure pénale ait été engagée, ses aveux le rendent politiquement responsable », estiment dans cette tribune publiée par « Libération » les signataires, qui exigent « qu’il démissionne de son mandat parlementaire, et que la cellule violences sexistes et sexuelles de LFI envisage sérieusement tous les degrés de sanctions disponibles ».

« Nous appelons à une relève féministe »

« Lorsqu’un groupe politique porte un programme féministe, notamment sur le plan des droits des femmes et de la lutte contre les violences de genre, on est en droit d’attendre de lui qu’il cesse de protéger les agresseurs et qu’il soutienne inconditionnellement les victimes des violences patriarcales », écrivent-elles, condamnant « avec la plus grande fermeté la réaction de Jean-Luc Mélenchon et de ses pairs », qui ont tardé à dénoncer la gravité des faits.

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Plus largement, citant toute une série de responsables politiques mis en cause dans des affaires de violences sexistes et sexuelles, elles affirment qu’« aucune organisation militante ne peut raisonnablement considérer qu’elle n’est pas concernée. C’est un système qui perdure grâce à des complicités, des comportements identifiés, une lâcheté connivente ».

« Nous refusons de militer avec des hommes auteurs de violences, ou leurs amis complices », poursuivent les auteures du texte, dont des militantes de LFI, du PS, de EELV, ou de Génération•s, estimant qu’il est « grand temps de faire de la place politique aux féministes qui luttent au quotidien contre les violences sexistes et sexuelles ».

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« Face à une solidarité masculine qui sert de nouveau à protéger les agresseurs pullulant dans nos sphères politiques, nous appelons à une relève féministe », ajoutent les signataires.

Parmi les signataires se trouvent aussi la fondatrice de #MetooThéatre Marie Coquille-Chambel, l’autrice Klaire fait Grr, ou encore l’ex-candidate à la primaire populaire Anna Agueb-Porterie.

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