Aujourd'hui, la voix de Dark Vador nous vient d'Ukraine. James Earl Jones, interprète original du grand méchant de la saga Star Wars, a légué les droits de la voix emblématique du personnage à Lucasfilm et sa société mère, Disney. Après 40 ans de souffle inquiétant et une réplique culte - « Je suis ton père », la voix la plus célèbre de la science-fiction donne son accord pour des recréations numériques. L'univers de Star Wars ne cesse de s'étendre à grand renfort de séries dérivées, alors, pour l'accompagner, James Earl Jones lègue sa voix et accompagne les projets « comme un parrain bienveillant », rapporte l'édition américaine de Vanity Fair.
Pour porter cette voix vers les galaxies les plus lointaines, Lucasfilm s'est tourné vers la start-up ukrainienne Respeecher. L'entreprise est spécialisée dans la synthèse de parole à partir d'enregistrements d'archives. À l'aide d'une intelligence artificielle, l'équipe de Respeecher produit de nouveaux dialogues et de nouveaux sons en se basant sur les voix des interprètes originaux. Nos confrères de l'édition américaine de Vanity Fair nous apprennent que le groupe a notamment permis au jeune Luke Skywalker de retrouver sa voix dans la série Le livre de Boba Fett, sur Disney+. Côté méchants, Dark Vador a été entendu dans la série Obi-Wan Kenobi.
Le meilleur de la technologie ukrainienne au coeur de la guerre
Bogdan Belyaev, spécialiste des voix de synthèse au sein de l'entreprise, raconte à Vanity Fair les difficultés rencontrées pendant la phase finale de son travail : « Si tout se passait mal, nous n'aurions jamais pu réaliser ces conversions et les livrer à Skywalker Sound […] Je me suis donc empressé de finaliser toutes ces données le 24 février », date du début de l'invasion russe en Ukraine.
Alex Serdiuk, PDG et cofondateur de Respeecher, se montre fier de la contribution de sa start-up ukrainienne à un projet aussi prestigieux : « Nous créons des lieux de travail pour les gens, nous créons des emplois, nous leur versons de l'argent, nous contribuons à l'économie ukrainienne, et c'est très significatif […] Mais aussi, espérons-le, nous permettons à plus de gens d'entendre parler de l'Ukraine - de notre communauté technologique, de nos start-ups - grâce à [ce projet]. »