TENSIONS DIPLOMATIQUESL’ambassadrice de l’UE va être expulsée du Nicaragua

Nicaragua : L’ambassadrice de l’UE va être expulsée du pays

TENSIONS DIPLOMATIQUESLa demande de l’Union européenne de « restaurer » la démocratie au Nicaragua aurait provoqué la colère du pouvoir en place
Une bannière avec une photo du président du Nicaragua, Daniel Ortega, avec en fond le drapeau du pays, à Managua en 2018 (illustration).
Une bannière avec une photo du président du Nicaragua, Daniel Ortega, avec en fond le drapeau du pays, à Managua en 2018 (illustration). - Alfredo Zuniga/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Rien ne va plus entre Bruxelles et Managua. Denis Moncada, ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, a notifié mercredi après-midi son expulsion à l’ambassadrice de l’Union européenne, selon une source diplomatique.

Bettina Muscheidt, qui a pris son poste dans la capitale du pays en octobre 2021, a été convoquée au ministère nicaraguayen des Affaires étrangères où la notification de son expulsion lui a été lue par le ministre en personne. Aucune notification officielle n’a cependant encore été communiquée, a-t-on indiqué de même source.

Des tensions autour des droits humains

Plusieurs médias nicaraguayens, publiés sur Internet depuis leur exil au Costa Rica, avaient auparavant informé sur l’imminence de l’expulsion de l’ambassadrice. Selon le média 100 % Noticias, le ministère des Affaires étrangères avait « informé le siège de l’Union européenne (à Bruxelles) que son ambassadrice était déclarée persona non grata » à Managua.

Selon ce média, la déclaration du représentant de l’Union européenne, lundi, devant le Conseil des droits de l’homme à Genève demandant au gouvernement nicaraguayen de « restaurer » la démocratie a provoqué la colère du pouvoir en place. Toujours selon 100 % Noticias, le gouvernement nicaraguayen a motivé sa décision en raison de « l’ingérence et du non-respect de la souveraineté nationale » par l’Union européenne. L’expulsion de l’ambassadrice intervient en outre sept mois après celle du nonce apostolique Waldemar Sommertag. Le Vatican avait alors fait part de son « incompréhension ».

Nombreuses sanctions de Bruxelles et Washington

L’UE et les Etats-Unis ont imposé de nombreuses sanctions au Nicaragua et à des personnalités du régime depuis quatre ans, invoquant notamment des violations des droits de l’homme. L’UE a demandé la libération de plus de 200 opposants emprisonnés, dont sept candidats à l’élection présidentielle de novembre 2021. Daniel Ortega a alors été réélu pour un quatrième mandat consécutif en l’absence d’adversaires de poids, ceux-ci ayant été arrêtés ou contraints à l’exil.

Des manifestations massives en 2018 réclamant la démission de Daniel Ortega avaient été réprimées dans le sang, avec un bilan d’au moins 355 morts selon les organisations de défense des droits de l’homme, dont 22 dans les rangs de la police, selon le gouvernement nicaraguayen. Le président et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo invoquent une tentative de coup d’Etat fomentée par Washington avec le soutien de l’Eglise catholique.

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