Seine-et-Marne : un berger allemand abattu d’une balle dans la tête par un chasseur qui dit l’avoir «confondu avec un sanglier»

Pendant une partie de chasse samedi dernier sur un terrain privé, à Coutevroult, le tireur aurait confondu le chien au pelage noir avec un sanglier. Il a tiré. Son propriétaire a déposé plainte pour « atteinte involontaire à la vie d’un animal domestique ». Une enquête a été ouverte.

La chienne Naïki, un berger allemand de 6 ans, a été tuée d'une balle dans la tête lors d'une partie de chasse. DR.
La chienne Naïki, un berger allemand de 6 ans, a été tuée d'une balle dans la tête lors d'une partie de chasse. DR.

    Depuis la triste nouvelle, son fils ne quitte plus son lit. « Il est dévasté. C’était pour lui que j’avais acheté la chienne », se désole Sélami, son père. Ce samedi vers 11h30, cette famille résidant chemin de La Celle à Coutevroult (Seine-et-Marne) ont appris que Naïki, leur « très gentil » berger allemand de six ans, est décédé après avoir reçu dans la tête une balle tirée par un chasseur. « Les gendarmes nous ont prévenus en fin de matinée, rapporte Sélami. Le tireur dit l’avoir confondu avec un sanglier. »

    Contactée, une source proche du dossier confirme qu’une plainte a été déposée à la brigade de gendarmerie de Crécy-la-Chapelle pour « atteinte involontaire à la vie d’un animal domestique ». « Ce sont les chasseurs qui ont informé la brigade », précise-t-elle.

    Un groupe de chasseurs a en effet l’habitude de se rendre chaque samedi sur un terrain boisé avoisinant. Mais d’ordinaire, ils sonnaient chez Sélami afin qu’il enferme sa chienne à la robe noire. « Ce samedi, ils ne l’ont pas fait », ne comprend pas ce dernier.

    « Un chien ne ressemble pas à un sanglier ! »

    Ce matin-là, un voisin a aperçu les chasseurs caresser l’animal vers 11 heures. « Une demi-heure après, Naïki était morte », frissonne encore Sylvie, sa voisine. Les gendarmes ont sonné à 11h30 au domicile des propriétaires. Ces derniers ont été conduits jusqu’au corps sans vie de Naïki, gisant à 800 mètres de leur maison.

    « On était sous le choc. C’était un membre de notre famille », s’épanche Sélami avant de laisser exploser sa colère : « Aucun chasseur ne m’a contacté pour s’excuser. Quand vont-ils arrêter de tirer sur n’importe quoi ? Un chien ne ressemble pas à un sanglier ! On avait construit notre maison ici pour être tranquille. Parfois, ils tirent tellement qu’on a l’impression d’être en zone de guerre ! » Sa voisine est tout aussi bouleversée. « On l’aimait tous dans le quartier, soupire-t-elle. On ne se balade plus en forêt parce qu’on a peur. » Ce lundi, ils ont contacté la Fondation Brigitte Bardot « afin d’obtenir justice ».



    Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agissait d’une chasse conventionnelle réglementée sur un terrain privé. Ce jour-là, la visibilité aurait été complexe « à cause de la végétation ». « Le chien, en divagation, se trouvait dans la zone de chasse », ajoute la même source. Le tireur se trouvait à une vingtaine de mètres de l’animal.

    L’Office français de la biodiversité (OFB) s’est rapproché des enquêteurs afin de déterminer les circonstances du tir. « Si c’est bien un chasseur [NDLR : détenteur d’un permis de chasse], il sera sanctionné à la hauteur de sa faute », assure Bruno Mollot, le directeur de la Fédération des chasseurs de Seine-et-Marne.