Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde

Le programme européen sur le changement climatique Copernicus alerte sur nos émissions de gaz à effet de serre qui continuent d’augmenter malgré les conséquences déjà visibles du réchauffement climatique.

Un hélicoptère tente d’éteindre un incendie en Californie, le 31 août 2022.

Un hélicoptère tente d’éteindre un incendie en Californie, le 31 août 2022. MARCIO JOSE SANCHEZ/AP/SIPA

Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde, dépassant toutes de plus d’un degré les températures de l’ère préindustrielle, selon le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus (C3S) publié ce mardi 10 janvier.

Au niveau mondial, l’année écoulée se classe au cinquième rang, seulement battue par des années récentes, et a encore été marquée par un cortège de phénomènes extrêmes qui illustrent les conséquences du réchauffement climatique.

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En dépit de l’influence refroidissante du phénomène climatique La Niña, l’année 2022 est « environ 1,2 °C » plus chaude que la période 1850-1900, avant que la révolution industrielle ne produise ses effets sur le climat, affirme le C3S.

Un déficit de pluie exceptionnel en Europe en 2022

En Europe, continent où le réchauffement observé est le plus rapide, 2022 se classe comme la « deuxième année la plus chaude », mais les mois d’été constituent un nouveau record pour tout le continent, très largement battu en Grande-Bretagne et aggravé par un déficit de pluie exceptionnel en Espagne, France ou Portugal.

Dans ces pays, ainsi qu’en Suisse, Croatie ou Bosnie-Herzégovine, l’année 2022 dans son ensemble constitue même un nouveau record absolu de chaleur depuis le début du relevé des mesures. De « grandes parties du Moyen-Orient, d’Asie centrale et de Chine, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Nord et de la Corne de l’Afrique » ont aussi établi un nouveau record annuel, acte le C3S.

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Outre les températures, la planète a subi une avalanche d’événements extrêmes, rappelle le rapport : inondations historiques au Pakistan après une vague de chaleur printanière exceptionnelle, canicules et mégafeux de forêts en Europe de l’Ouest, canicules estivales aussi dans le centre et l’est de la Chine, inondations dévastatrices au Nigeria, sécheresse dans la Corne de l’Afrique, etc.

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En raison de La Niña, l’est de l’Australie a connu en revanche des températures relativement plus froides que la moyenne et de très fortes pluies.

« Conséquences dévastatrices »

Dans l’Antarctique, « l’étendue de la glace de la mer Antarctique a atteint un plancher record ou quasi record » après avoir atteint en février 2022 « le minimum jamais enregistré en quarante-quatre ans d’observations satellite ».

« 2022 a été une nouvelle année de phénomènes climatiques extrêmes » qui « montrent que nous subissons déjà les conséquences dévastatrices du réchauffement de notre planète », a commenté Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S. Ces conclusions « démontrent clairement que pour éviter les pires conséquences, la société devra à la fois réduire d’urgence les émissions de carbone et s’adapter rapidement à l’évolution du climat », a-t-elle ajouté.

Nouveaux records de rejet de gaz à effet de serre

Le rapport confirme les prévisions de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), publiées en novembre et qualifiés alors de « chronique du chaos climatique » par le chef de l’ONU António Guterres.

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La température moyenne mondiale sur la décennie 2013-2022 est estimée à 1,14 °C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle. L’accord de Paris, conclu en 2015 sous l’égide de l’ONU, vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, si possible 1,5 °C. Alors que la science a prouvé que chaque dixième de degré multiplie les événements météorologiques extrêmes, la cible plus ambitieuse de +1,5 °C est devenu l’objectif à « maintenir en vie ».

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Pour y parvenir, les pays du globe doivent toutefois tenir leurs objectifs de réduction des gaz à effets de serre. Or en 2022, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) relevées dans l’atmosphère ont atteint un nouveau record de « 417 partie par million (ppm) » avec une augmentation annuelle « d’environ 2,1 ppm, soit un taux similaire à celui des dernières années », note le programme européen.

Les concentrations de méthane, au pouvoir réchauffant plus intense mais plus bref, sont désormais à 1894 parties par milliards (ppb). Elles ont augmenté « de près de 12 ppb, ce qui est supérieur à la moyenne, mais inférieur aux records des deux dernières années », précise-t-il encore.

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