BFM Business
International

Le Sri Lanka va rester en faillite jusqu'en 2026

L'île d'Asie du Sud, qui a fait défaut en avril sur sa dette extérieure, évaluée actuellement à 46 milliards de dollars, cherche aujourd'hui à finaliser un plan de sauvetage.

Le Sri Lanka va rester en faillite au moins jusqu'en 2026, a déclaré mercredi au Parlement le président Ranil Wickremesinghe appelant à soutenir ses réformes pour redresser l'économie du pays plongée dans une crise historique.

"L'introduction de nouvelles politiques fiscales est une décision politiquement impopulaire. Rappelez-vous, je ne suis pas ici pour être populaire. Je veux sortir cette nation de la crise dans laquelle elle est plongée", a souligné Ranil Wickremesinghe qui a pris ses fonctions l'été dernier après la démission de Gotabaya Rajapaksa.

Ce dernier dirigeait le pays au plus fort de la crise économique historique dont il a été tenu pour responsable par une population exaspérée par des mois de pénuries de nourriture, de carburant, d'électricité et de médicaments.

Les augmentations d'impôts et la suppression des subventions pour le carburant et l'électricité décidées par le gouvernement actuel sont mal vécues par la population sri-lankaise, subissant déjà durement la crise et l'inflation record.

Des créanciers chinois

"Si nous continuons selon ce plan, nous pouvons sortir de la faillite d'ici 2026", a ajouté le président lors d'un discours au Parlement appelant à soutenir les réformes économiques.

Le discours politique de Ranil Wickremesinghe se tenait au moment d'une grande grève syndicale, avec des débrayages suivis par des contrôleurs aériens, des médecins entre autres secteurs.

Le chef de l'Etat a toutefois estimé que l'économie renouerait avec la croissance d'ici la fin de 2023, grâce aux nouvelles mesures pour regonfler les caisses de l'Etat.

Il avait dit le mois dernier que l'économie pourrait s'être contractée de jusqu'à 11% au cours de la dernière année civile, avec des réserves de change à sec, prohibant les importations vitales.

L'île d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants, qui a fait défaut en avril sur sa dette extérieure, évaluée actuellement à 46 milliards de dollars, cherche aujourd'hui à finaliser un plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI).

Le processus a été retardé par des négociations sur la restructuration de la dette avec la Chine entre autres créanciers.

A cet égard, Ranil Wickremesinghe a précisé que le Sri Lanka était en pourparlers directs avec la Chine sur l'encours de sa dette, mais avait reçu "des réponses positives de toutes les parties" et travaillait à un accord final.

OC avec AFP