ViolencePaul François, l’agriculteur qui a fait plier Monsanto, agressé chez lui

Charente : L’agriculteur Paul François, qui a fait condamner Monsanto, violemment agressé chez lui

ViolenceL’agression du céréalier de 58 ans, connu pour son combat contre Monsanto, a eu lieu il y a une semaine. Une enquête pour « violences en réunion » a été ouverte par le parquet d’Angoulême
Le céréalier charentais Paul François a obtenu la condamnation de Monsanto après avoir été intoxiqué par un herbicide.
Le céréalier charentais Paul François a obtenu la condamnation de Monsanto après avoir été intoxiqué par un herbicide. - Lewis Joly  / JDD/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«On en a marre de t’entendre et de voir ta gueule à la télé ». Ce sont les propos prêtés aux hommes qui s’en sont violemment pris à Paul François, l’agriculteur charentais connu pour avoir fait condamner Monsanto après avoir été intoxiqué par un herbicide. L’agression s’est produite il y a une semaine au domicile du cultivateur, sur la commune de Bernac, au nord d’Angoulême, a confirmé à l’AFP François Lafforgue, l’avocat de la victime.

Paul François a été pris à partie alors qu’il se trouvait dans son garage. Il a reçu des coups et a été « lié », précise son conseil. Selon la Charente Libre et France 3 Nouvelle-Aquitaine, ses jambes et ses bras ont été ficelés. Les suspects se seraient ensuite enfuis au moment où des lumières se sont allumées à l’extérieur du domicile.



« Nous demandons que l’enquête soit menée le plus rapidement possible pour retrouver les coupables dans les meilleurs délais », indique l’avocat.

Le parquet d’Angoulême annonce ce vendredi avoir ouvert une enquête pour laquelle il a retenu trois circonstances aggravantes : « violences en réunion », « arrestation et séquestration » et « administration de substances ».

Un long combat contre l’herbicide Lasso

L’agriculteur est connu pour le combat judiciaire qui a mené à la condamnation en 2019 du groupe agrochimique Monsanto, racheté par l’allemand Bayer. Paul François avait été hospitalisé après avoir été intoxiqué par l’herbicide Lasso.

Monsanto a été reconnu responsable d’avoir commercialisé des « produits défectueux ». Et la justice a estimé que le groupe agrochimique aurait dû signaler le danger spécifique d’utiliser le produit en cas de travaux dans des cuves mais elle ne s’est pas prononcée sur la toxicité même du Lasso. Le céréalier charentais de 58 ans devait, de son côté, toucher un peu plus de 11.000 euros d’indemnités.



A l’annonce de son agression, Nicolas Girod, le porte-parole de la Confédération paysanne, lui a apporté son « soutien », en demandant que la protection de ce « lanceur d’alerte » soit renforcée.

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