géopolitiqueLe ballon chinois était équipé d’antennes de surveillance, selon Washington

Ballon chinois : L’appareil était équipé d’antennes de surveillance et faisait partie d’une flotte, selon Washington

géopolitiqueLe ballon était capable de « collecter et géo-localiser des communications »
Des débris du ballon chinois ont été entreposés dans un laboratoire du FBI à Quantico, en Virginie.
Des débris du ballon chinois ont été entreposés dans un laboratoire du FBI à Quantico, en Virginie. - AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Washington dévoile en partie sa main. Des images capturées par des avions militaires américains montrent que le ballon chinois qui a survolé les Etats-Unis la semaine passée était bien équipé d’outils d’espionnage, et non destinés à la météo comme l’assure Pékin, ont affirmé jeudi des responsables américains.

Les clichés pris par des avions espions U-2 indiquent que le matériel du ballon « était clairement fait pour de l’observation à des fins d’espionnage, et ne colle pas avec un équipement de ballon-sonde météo », a déclaré un haut responsable du département d’Etat américain, sous couvert de l’anonymat.

« Il avait de nombreuses antennes, un ensemble probablement capable de collecter et géo-localiser des communications », a-t-il ajouté dans un communiqué. Le ballon « était équipé de panneaux solaires assez larges pour fournir l’énergie nécessaire à faire fonctionner de multiples capteurs collectant du renseignement », a-t-il encore précisé.

Une « petite partie » des équipements de surveillance récupérée

Washington a abattu samedi au large de sa côte Atlantique un ballon qui avait survolé des sites militaires sensibles et avait été qualifié par Pékin d’aéronef « civil utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques ». Cet accrochage diplomatique avait mené le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken à repousser une rare visite en Chine.

Les autorités américaines s’affairent toujours à récolter les débris du ballon dans l’Atlantique, près des côtes de Caroline du Sud. Un responsable du FBI, qui est chargé de les examiner, a indiqué que seule une « petite partie » des équipements de surveillance avait été récupérée.

« Les pièces qui ont été récupérées et apportées au FBI sont très limitées », a-t-il dit, précisant qu’elles sont examinées dans les laboratoires de la police fédérale à Quantico, en Virginie. Ce qui a été récupéré jusqu’ici flottait à la surface de l’océan, a précisé le responsable qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat. La plus grande partie des équipements, notamment les vastes panneaux solaires, a coulé à une profondeur de 14 mètres lorsque le ballon a été abattu samedi.

Le FBI n’a pas précisé si ces pièces avaient été localisées mais il a prévenu que le mauvais temps risquait de gêner leur récupération.

Une flotte qui a survolé 40 pays

Les Etats-Unis estiment que le ballon était contrôlé par l’armée chinoise et faisait partie d’une flotte envoyée par Pékin au-dessus de plus de 40 pays sur cinq continents, à des fins d’espionnage.

« Nous sommes convaincus que le fabricant du ballon a un lien direct avec l’armée chinoise », a ajouté le haut responsable du département d’Etat. Il a indiqué que Washington soupesait d’éventuelles mesures à l’encontre d’entités chinoises liées au ballon - ce qui pourrait indiquer de possibles sanctions à venir.

Lors d’une audition au Congrès, une responsable du Pentagone a défendu la décision de l’armée américaine de ne pas abattre le ballon au large de l’Alaska, dès qu’il a pénétré l’espace aérien des Etats-Unis, le 28 janvier.

Il aurait été beaucoup plus difficile et « extrêmement dangereux » de le récupérer dans les eaux glacées du Pacifique nord, profondes de plus de 5.000 mètres, a noté Melissa Dalton, chargée de l’Amérique du Nord au ministère de la Défense. « Nous l’avons surveillé et évalué en continu, et nous en avons appris davantage sur les capacités et les techniques » d’espionnage de la Chine, a-t-elle assuré.

Les élus de la Chambre américaine des représentants ont par ailleurs dénoncé à l’unanimité « l’utilisation par le Parti communiste chinois d’un ballon espion », estimant qu’il s’agit d’une « violation éhontée de la souveraineté des Etats-Unis ».

La Chine a aussi confirmé jeudi avoir refusé un appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin samedi, peu après la destruction du ballon. « Cet acte irresponsable et gravement erroné n’a pas créé un climat propice au dialogue et aux échanges entre les deux armées », a justifié le ministère chinois de la Défense dans un communiqué.

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