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La contestation se réinvente en Iran pour échapper à la répression

Des vidéos partagées montrent notamment des contestataires taguant les murs. [Twitter]
La contestation se réinvente en Iran pour échapper à la répression / La Matinale / 1 min. / le 24 février 2023
Cinq mois après le début des manifestations en Iran, le mouvement de contestation refuse de se taire. Mais il a dû se réinventer en raison de la forte répression de la part des autorités.

Depuis la mort de Masha Amini, qui a provoqué la vague de contestation en septembre dernier, la police iranienne a tué quelque 500 manifestants.

Mais les grands rassemblements ont laissé la place, désormais, à des actions plus individuelles partagées sur les réseaux sociaux. On y voit des personnes taguer des murs, arracher ou brûler des affiches du régime, des cocktails molotov envoyés la nuit sur des propriétés d'agents du gouvernement ou encore des femmes sans voile.

Eviter à tout prix d'être à nouveau arrêté

Pour celles et ceux qui ont déjà été arrêtés, il s'agit aussi d'échapper à la police. "L'épée de Damoclès est toujours au-dessus de la tête de ceux qui ont été libérés", a souligné la journaliste et écrivaine Fariba Hachtroudi vendredi dans La Matinale de la RTS.

"S'ils sont de nouveau arrêtés, les peines vont être appliquées immédiatement et ça sera des peines beaucoup plus dures", précise celle qui est aussi présidente de l’association Mohsen Hachtroudi, qui vient en aide aux étudiants iraniens.

La traque des cyber-soldats du régime

Reste que l'anonymat des réseaux sociaux n'est pas sans danger, comme le souligne Mahnaz Shirali, sociologue et politiste spécialiste de l'Iran. "Il y a 14'000 cyber-soldats du régime qui sont là jour et nuit pour chercher les identités qui se cachent derrière cet anonymat", rappelle-t-elle. "Et une fois qu'ils sont piégés, de grandes peines de prison leur sont réservées".

Le danger, pourtant, n'arrête pas les Iraniens et les Iraniennes. "Le degré de colère est tellement fort que certains, au péril de leur vie, ne peuvent pas s'empêcher de dire ce qu'ils voient", explique encore Iran Shirali. "Et c'est grâce à eux que l'on peut comprendre ce qui se passe dans ce pays".

Et à l'étranger aussi, le mouvement de contestation continue. Lundi par exemple, ils étaient 6000 à manifester contre la République islamique à Bruxelles.

Léa Bucher/oang

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Des millions d'Iraniens utiliseraient encore Instagram

Meta, maison mère d'Instagram, a indiqué jeudi que des millions de personnes utilisent toujours le populaire réseau social Instagram en Iran, en dépit des restrictions drastiques imposées sur internet par le gouvernement.

"Malgré les tentatives pour bloquer Instagram, des dizaines de millions de personnes continuent de trouver des moyens d'y accéder via des VPN (réseau virtuel privé, ndlr) et d'autres méthodes", a assuré Nick Clegg, responsable des affaires internationales de Meta, lors d'une conférence de presse.

Il a précisé que les Iraniens se servaient notamment d'Instagram Lite, version plus légère de l'application qui permet d'avoir une connexion plus stable même quand la bande passante est réduite.

L'Iran restreint l'accès à internet et aux réseaux sociaux (notamment Instagram et WhatsApp) depuis le début des manifestations.