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Sexualité

Les hommes ont toujours eu des enfants plus tardivement que les femmes, et ce depuis 250 000 ans

Une étude a révélé l’âge moyen auquel les hommes et les femmes ont des enfants depuis 250.000 ans, montrant que l’écart d’âge entre les sexes existe depuis les débuts de notre espèce, mais cet écart se resserre.

 

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Un père avec son nourrisson

Un père avec son nourrisson

Martin BUREAU / AFP
Un père avec son nourrisson
Les hommes ont toujours eu des enfants plus tardivement que les femmes, et ce depuis 250 000 ans
Nicolas Gutierrez C.
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Depuis la nuit des temps, les hommes sont, en moyenne, sept ans plus vieux que les femmes au moment de procréer. Voici les résultats de l’étude la plus détaillée à ce jour sur ce sujet, publiée le 6 janvier 2023 dans la revue Science Advances par des chercheurs de l’Université de l’Indiana aux États-Unis. Un écart qui a tendance à se resserrer depuis 5.000 ans.

À la recherche des parents perdus

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié toutes les nouvelles mutations apparues depuis l’émergence de notre espèce afin d’estimer l’âge que devait avoir la personne qui a transmis en premier chacune de ces mutations. Car les mutations apparaissent chez nous tous et elles s’accumulent avec l’âge. Donc une personne de 50 ans passera davantage de ces mutations (appelées "de novo" car elles sont nouvelles et ne viennent pas de nos parents) qu’une personne de 20 ans. Les chercheurs ont affiné leur méthode de calcul avec un groupe de mutations provenant de personnes dont on connaissait l’âge au moment de la procréation.

Leur modèle a ensuite été utilisé pour analyser l’ensemble des mutations retrouvées chez les humains contemporains, compilées dans le cadre du projet de 1000 génomes : un total de 43 millions de mutations, dont 25 millions seraient des mutations "de novo" transmises par nos aïeuls durant les derniers 250.000 ans pour lesquelles nous avons déjà une estimation de la période historique à laquelle elles sont apparues. Sachant que les femmes et les hommes ne transmettent pas la même quantité de mutations (les hommes en transmettent plus à cause en partie d’une réparation moins efficace des mutations survenues lors du développement des spermatozoïdes). Ce qui a permis d’inférer si la personne ayant transmis ces mutations était une femme ou un homme.  

Les pères sont plus vieux que les mères au moment d’avoir des enfants (en moyenne)

Ainsi, les chercheurs ont mis en évidence que les hommes ont en moyenne 31 ans au moment d’avoir un enfant, un âge qui n’a pas changé significativement depuis des milliers de générations. Alors que les femmes avaient des enfants plus tôt pendant la préhistoire que lors des derniers millénaires : 23 ans en moyenne, contre 26 ans durant ces derniers 5.000 ans. Les auteurs proposent que cette différence d’âge entre les hommes et les femmes serait due principalement au fait que les hommes peuvent se reproduire jusqu’à des âges plus avancés que les femmes. Ainsi, même s’ils commençaient à avoir des enfants à des âges similaires (car la puberté des deux sexes arrive à peu près au même âge), les femmes arrêtent de se reproduire au moment de la ménopause (autour de 50 ans). Alors que certains hommes peuvent encore se reproduire passés les 70 ans (comme le célèbre chanteur Mick Jagger, qui à ses 78 ans a 8 enfants, allant de 51 à 6 ans). Ce qui forcément fait augmenter la moyenne chez les hommes par rapport à celle des femmes. 

L’ADN que nous avons dans chacune de nos cellules est une sorte de manuscrit de l’histoire évolutive humaine. Les résultats de notre analyse génétique confirment des choses que nous savions déjà grâce à d’autres sources (tels que l’augmentation récente de la moyenne d’âge parental), mais nous donnent aussi une meilleure compréhension de la démographie des humains antiques”, explique dans un communiqué Richard Wang, auteur principal de l’étude.

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