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Le chef de l’ONU dénonce les « taux de prédateurs » appliqués aux pays pauvres

Antonio Guterres demande aux pays développés une aide de 500 milliards de dollars par an.

Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, derrière un lutrin.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dit aux 46 États les plus démunis de la planète que les nations riches devraient fournir des milliards de dollars par an pour les soutenir.

Photo : Getty Images / KARIM JAAFAR

Agence France-Presse

En finir avec l'hypocrisie et agir enfin? Le secrétaire général des Nations unies a accusé samedi le système économique mondial de profiter aux seuls pays riches, en ouverture de la conférence des pays les moins avancés (PMA) à Doha.

Antonio Guterres a demandé aux pays développés une aide de quelque 500 milliards de dollars par an pour les plus pauvres, coincés dans des cercles vicieux qui empêchent la réforme de leurs économies et la remise à flot des systèmes d'éducation et de santé.

Un système érigé par les riches

Le développement économique est difficile quand les pays manquent de ressources, croulent sous la dette et se battent toujours avec l'injustice historique d'une réponse inégale au COVID-19, a-t-il déclaré alors que les pays les plus pauvres ont maintes fois dénoncé une distribution injuste des vaccins, concentrés en Europe et en Amérique du Nord.

Le secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, derrière un lutrin.

La cinquième conférence des pays les moins avancés (PMA5) s'est ouverte samedi à Doha.

Photo : Getty Images / KARIM JAAFAR

Combattre une catastrophe climatique que vous n'avez en rien provoquée est un défi quand le coût du capital explose et que l'aide financière reçue est une goutte d'eau dans l'océan, a ajouté M. Guterres.

Notre système financier mondial a été conçu par les pays riches, largement à leur profit. Privés de liquidités, beaucoup d'entre vous sont écartés des marchés de capitaux par des taux d'intérêt de prédateurs.

Une citation de Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies

Dirigeants et représentants de 33 pays d'Afrique, 12 pays d'Asie-Pacifique et d'Haïti se réunissaient à Doha 50 ans après la création par l'ONU de la catégorie des PMA, censée apporter un soutien international particulier à ses membres les plus vulnérables.

Sortir de l'extrême pauvreté

Le sommet de samedi précède le début dimanche de la conférence générale des PMA, qui sera axée sur une sortie de l'extrême pauvreté.

Mais si un plan d'action en faveur des PMA a été adopté lors de l'Assemblée générale de l'ONU, l'année dernière, pour la période 2022-2031, aucune promesse de contribution financière n'est prévue au Qatar, lors d'une réunion repoussée à deux reprises par le coronavirus.

L'Afghanistan et la Birmanie en sont absents, faute de gouvernements reconnus par les membres de l'ONU.

Et aucun chef d'État ou de gouvernement de pays riche n'était attendu dans la capitale qatarie, assise sur une colossale réserve de gaz et dont les larges avenues sont parcourues de luxueux 4X4 climatisés, comme l'étaient les stades de football lors de la récente coupe du monde.

L'invasion russe a accentué la crise mondiale

Les géants de l'énergie fossile ramassent d'énormes profits quand des millions de gens dans vos pays ne peuvent mettre de la nourriture sur la table, a dénoncé le secrétaire général.

Un homme portant un casque bleu a l'air tout petit au milieu de rangées de barils rouge et blanc.

L'ONU dénonce les producteurs d'énergie fossile qui engrangent des profits mais dont les populations sont affamées. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Antara Foto

Les pays riches n'ont pas tenu leurs promesses de donner entre 0,15 et 0,20 % de leur produit intérieur brut aux PMA, coincés dans une situation catastrophique qui perpétue la pauvreté et l'injustice, a-t-il relevé.

Et leur situation s'est encore aggravée avec l'invasion russe en Ukraine en février 2022, qui oppose deux producteurs alimentaires essentiels pour la planète et perturbe les circuits de distribution internationaux.

Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, qui préside le sommet, a dénoncé les promesses non tenues de la communauté internationale. L'aide n'est pas une faveur ou un acte de charité, mais une responsabilité morale, a-t-il estimé.

Dette commune de 50 milliards en 2021

Le président du Timor-Oriental, Jose Ramos-Horta, a pour sa part fustigé l'extrême insensibilité de taux d'intérêt de rapaces. La dette des PMA a plus que quadruplé en une décennie pour atteindre 50 milliards de dollars en 2021.

Le Soudan considère l'obstacle de la dette comme une urgence qui doit être gérée dans le contexte international, a estimé à cet égard le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du pays depuis son putsch en octobre 2021.

L'écart entre les plus riches et les plus pauvres n'a fait que s'accroître. Selon la Banque mondiale, le salaire moyen en Afghanistan n'excède pas quelques centaines de dollars par an, contre 65 000 $ aux États-Unis. À peine la moitié des plus pauvres ont l'électricité et une personne sur cinq dans ces pays a accès à Internet, selon l'ONU.

Depuis 1971, le nombre des PMA – 24 au départ – a presque doublé. Grâce à cette désignation, ils bénéficient de privilèges commerciaux et d'un accès supposément plus facile aux aides et autres financements.

Le monastère de Taktshang surplombe la vallée de Paro, au Bhoutan.

Le Bhoutan devrait sortir du groupe des pays pauvres cette année. Note photo montre la vallée de Paro. (Photo d'archives)

Photo : getty images/istockphoto / cheechew

Le minuscule Bhoutan devrait sortir cette année de cette catégorie. Le Bangladesh, le Laos, le Népal, l'Angola, Sao Tomé-et-Principe et les Îles Salomon pourraient suivre d'ici 2026.

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