Royaume-Uni : avec ses images choc, le héros des mal-logés fait bouger les lignes

Il a vécu des années dans un logement social londonien avec ses deux sœurs et un père très malade, qui se faisait soigner entre les cafards, les rats et l’amiante. Puis il a décidé de filmer son logement et il a trouvé sa vocation : notre Observateur, Kwajo Tweneboa, sillonne le Royaume-Uni pour documenter les conditions de vie dans les logements sociaux et pousser les promoteurs immobiliers à les améliorer.

Dans ses vidéos diffusées sur TikTok, Kwajo Tweneboa montre des logements à des niveaux d’insalubrité alarmants, comme il le détaille dans notre émission : 

J'ai vu des maisons inondées d'eaux usées non traitées, dans lesquelles les locataires sont obligés de vivre. J'ai vu tout ce qu'on peut voir en termes d'insalubrité. J'ai emmené quelqu’un à l'hôpital parce qu'une partie d'un plafond s'était effondrée sur une dame alors qu'elle était en train de préparer son repas dans sa cuisine. Un locataire handicapé, par exemple, est resté près d'un an sans toilettes dans son logement parce que personne ne voulait venir les réparer.

Les publications de Kwajo Tweneboa incitent les propriétaires à agir, après des décennies de négligence. En février 2022, après sa vidéo montrant un logement infesté de cafards, la famille qui y vivait a été relogée, dans les 24 heures, dans un hôtel par L&Q, un important promoteur immobilier. Depuis, un nouveau logement permanent lui a été attribué.

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Une loi datant de 1980, sous le gouvernement de Margaret Thatcher, est à l'origine de la crise britannique du logement. Depuis lors, les parcs de logements sociaux ont diminué, situation qui a contraint de nombreux ménages à faibles revenus à se tourner vers le marché locatif privé, où ils ont moins de droits que les locataires sociaux. 

Selon Kwajo Tweneboa, beaucoup de locataires de logements sociaux estiment ne pas pouvoir se plaindre, car les propriétaires privés peuvent émettre des avis d'expulsion sans donner de motif.

Malheureusement, au Royaume-Uni, il y a régulièrement des cas où des personnes meurent dans leur domicile à cause de cette situation.

Je rencontre des personnes qui me disent qu'elles vivent dans des conditions similaires, non seulement au Royaume-Uni, mais aussi en Irlande du Nord et à Paris. Des gens m'ont contacté depuis les États-Unis. Ils ont donc vu le travail que je fais ici. Et ce qui me choque le plus, c'est le nombre de personnes capables de s'identifier à ces situations, même bien au-delà du Royaume-Uni, des personnes qui vivent dans des conditions similaires, voire pires.