Cambadélis aux députés PS : «Il faut savoir terminer une fronde»

 

Cambadélis aux députés PS : «Il faut savoir terminer une fronde»

    A 48 heures du vote sur le plan d'économies à l'Assemblée, les tenants de la ligne gouvernementale continuent de s'activer pour faire entendre raison aux députés réfractaires. Premier acte de la riposte à ces élus socialistes qui refusent de voter le texte : la publication d'une tribune de soutien à Manuel Valls, signée par vingt-et-un députés PS. Deuxième acte : les déclarations et mises en garde des ténors de la majorité sur les plateaux radio et télé.

    Et notamment cet avertissement on ne peut plus clair de Jean-Christophe Cambadélis : «Il faut savoir terminer une fronde.» Le premier secrétaire du PS, qui doit soumettre ce lundi une résolution sur le programme de stabilité lors d'une réunion extraordinaire du Bureau national du parti majoritaire, a énuméré dimanche sur Radio J les propositions mises en avant par le PS notamment pour «défendre le pouvoir d'achat des petites retraites, les fonctionnaires des catégories C, maintenir et tenir le plan pauvreté».

    «Démarche de sécession»

    «Si ces demandes sont satisfaites je dirais que c'est la première fois que les socialistes ont pu peser autant dans un débat parlementaire», a-t-il fait valoir, assurant qu'il «ne comprendrai(t) pas qu'en fonction de cela, il n'y ait pas le souci de se rassembler».

    Affichant sa fermeté, le successeur d'Harlem Désir en a profité pour rappeler les élus récalcitrants à leur devoir de solidarité gouvernementale : «On ne peut pas s'engager dans un processus où une partie des parlementaires, même si c'est elle est minime, 10 à 15, constamment sur tous les votes, ferait défaut à la majorité.» Et d'insister : «Si le processus présupposé est quel que soit ce qu'on vous propose, eh bien c'est non, ce n'est pas une démarche de rassemblement, c'est une démarche de sécession.»

    Manuel Valls se dit «confiant»

    Quasiment au même moment, sur France 3, Marisol Touraine en appelait à une majorité «cohérente». La ministre des Affaires sociales, qui en a profité pour faire savoir que le gouvernement travaillait à un geste pour les petites retraites situées «sans doute autour de 1000 â?¬», a dit ne pas imaginer «qu'un député socialiste puisse ne pas voter». «Je n'imagine pas qu'une seule voix puisse manquer.»

    «Ni frondeur ni aux ordres. En désaccord lucide sur le contenu des 50 milliards et sans renoncer aux réformes structurelles @MarisolTouraine», a rétorqué en direct, sur Twitter, Gérard Sebaoun, l'un des députés socialistes à n'avoir pas voté la confiance au gouvernement Valls. Ambiance.

    Manuel Valls s'est, pour sa part, dit «confiant» en marge de son déplacement à Rome (Italie). Alors que l'UDI et certains à l'UMP pourraient lui apporter leur soutien mardi prochain, le Premier ministre a crânement assuré qu'il «ne compt(ait) pas sur eux pour compenser je ne sais quel vote». «C'est à la majorité de prendre ses responsabilités et je ne doute pas qu'elle le fera.»