La Pologne reste le seul pays de l’UE à s’opposer ouvertement à l’interdiction de vendre des voitures neuves équipées de moteurs à essence ou diesel à partir de 2035. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a déclaré qu’il ferait « tout » pour que la législation n’entre pas en vigueur.
Mardi, le Conseil de l’UE a approuvé la proposition de la Commission d’interdire de facto les nouvelles voitures à moteur à combustion à partir de 2035, mais a accepté l’exemption pour les carburants de synthèse demandée par l’Allemagne. La Pologne a été le seul pays à voter contre l’interdiction, la Bulgarie, la Roumanie et l’Italie s’étant abstenues.
« L’interdiction de la vente de voitures à moteur à combustion après 2035 est inacceptable pour le gouvernement », a tweeté M. Morawiecki jeudi (30 mars). « Nous ferons tout pour protéger les familles polonaises contre une autre idée pseudo-écologique des pays riches et des bureaucrates de Bruxelles », a-t-il écrit.
Dans une vidéo accompagnant le tweet, le Premier ministre a déclaré que son parti Droit et Justice (PiS, CRE) donnait la priorité à la transition écologique de la Pologne, mais « pas si ses objectifs sont fixés lors de négociations en coulisses contre la volonté et les intérêts de millions d’Européens, y compris des Polonais ».
Selon le gouvernement, l’interdiction pèserait sur le budget des familles polonaises, empêcherait des millions de personnes d’utiliser suffisamment les moyens de transport et porterait atteinte à l’industrie du pays qui produit des composants pour de nombreuses grandes marques automobiles mondiales.
L’annonce du Premier ministre intervient alors que son parti a lancé sa campagne pour les élections locales et législatives, qui se dérouleront toutes deux à l’automne de cette année. Lors d’élections précédentes, le parti a obtenu un large soutien, alimentant le scepticisme de son électorat à l’égard de l’UE.
Certains considèrent l’opposition polonaise comme une tentative de détourner le débat public, qui s’est concentré sur le différend entre le gouvernement et la Commission européenne au sujet des fonds de relance de l’UE et sur les agriculteurs qui accusent le gouvernement d’être responsable de l’afflux massif d’importations de céréales en provenance d’Ukraine.
