Sans attendre le résultat de l'appel du gouvernement américain pour contester cette décision, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a expliqué que son Etat était en train de faire un stock d'urgence de deux millions de pilules de misoprostol, l'autre pilule utilisée pour les avortements médicamenteux.
"Nous ne céderons pas aux extrémistes qui tentent d'interdire ces services d'avortement essentiels", a martelé dans un communiqué M. Newsom, en expliquant que son Etat avait déjà reçu 250.000 de ces pilules, qui peuvent être utilisées seules comme alternative à la mifépristone.
"L'avortement médicamenteux reste légal en Californie", a-t-il insisté.
Le Massachusetts a également annoncé lundi avoir acheté plus de 15.000 pilules de mifépristone, soit l'équivalent d'un an de stock habituellement utilisé par cet Etat.
Il va également débloquer un million de dollars pour permettre aux professionnels de santé de faire des stocks de cette pilule, avant que la justice se prononce définitivement sur son devenir.
"Nous n'allons pas laisser un juge extrémiste du Texas revenir en arrière sur ce médicament qui a fait ses preuves et restreindre l'accès aux soins dans notre État", a expliqué devant la presse la gouverneure démocrate Maura Healey.
La semaine dernière, l'Etat de Washington a annoncé l'achat de 30.000 pilules de mifépristone, soit trois ans de stock, pour se préparer à toute éventualité.
L'avenir de la mifépristone, utilisée par 5,6 millions de femmes depuis son agrément en l'an 2000 aux Etats-Unis, est actuellement en suspens depuis qu'un juge fédéral ultraconservateur est revenu sur son autorisation de mise sur le marché.
Ce magistrat texan, nommé par l'ex-président Donald Trump, a justifié son arrêt en invoquant des risques pour la santé des femmes, en dépit du consensus scientifique.
Le gouvernement américain a formellement fait appel de cette décision lundi, en rappelant que la mifépristone est "sûre et efficace".
La Cour suprême pourrait rapidement être appelée à arbitrer cette bataille judiciaire.
Profondément remaniée par Donald Trump, la haute cour a accordé en juin une victoire historique aux opposants à l'avortement en supprimant le droit constitutionnel à interrompre sa grossesse, ce qui a rendu à chaque Etat la liberté de légiférer en la matière.
Depuis, une quinzaine ont déjà interdit les IVG sur leur sol.
commentaires