Guerre en Ukraine : des navires espions russes suspectés de préparer des sabotages en Europe
Selon des médias nordiques, la Russie est suspectée d’utiliser plusieurs dizaines de navires militaires et civils pour faire du repérage en vue de possibles actions de sabotage dans les eaux d’Europe du Nord.
Selon une enquête conjointe des télévisions NRK (Norvège), DR (Danemark), SVT (Suède) et Yle (Finlande), qui cite des responsables des services de renseignement des pays nordiques, Moscou utilise notamment à des fins d’espionnage le navire océanographique "Amiral Vladimirsky", officiellement un bâtiment à vocation scientifique.
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Le Kremlin a immédiatement balayé des "erreurs" et des accusations "sans fondement", réitérant son appel à "une enquête internationale transparente et impartiale" sur le sabotage des gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre dernier.
Lors d’une mission fin 2022, l'Amiral Vladimirsky a notamment navigué à proximité de grands parcs éoliens offshore au large du Danemark et du Royaume-Uni, laissant penser à des repérages visant les infrastructures énergétiques. Une équipe de DR s’est approchée en zodiac à proximité de ce dernier. Deux soldats encagoulés et armés sont alors sortis sur le pont pour leur signifier qu’ils étaient repérés, selon un extrait diffusé par la chaîne danoise.
Réaction de Moscou
Le renseignement russe utilise également des chalutiers, des cargos et même des yachts, équipés de moyens de surveillance sous-marine ou radio, selon l’enquête des médias publics. Le documentaire, baptisé La guerre de l’ombre, cite notamment la découverte suspecte par la police norvégienne de vieilles radios soviétiques, avec un opérateur dans un compartiment fermé à clé, à bord de chalutiers russes.
En Suède, 27 de ces navires suspects auraient navigué dans les eaux suédoises ou accosté dans des ports suédois au cours des cinq dernières années. En Norvège, sur une période de dix ans, au moins 50 bateaux russes "ont eu la possibilité de collecter clandestinement des informations", selon un décompte établi à partir de leur signature électronique AIS (Automatic Identification System), selon NRK.
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Le documentaire, qui doit être diffusé mercredi soir, a suscité une réaction immédiate de Moscou, qui pointe la responsabilité occidentale dans le spectaculaire sabotage des gazoducs sous-marins Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne. "Les médias de ces pays ont fait une erreur dans leur enquête. Ils préfèrent à nouveau accuser sans fondement la Russie", a déclaré à la presse mercredi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Nous préférerions qu’ils accordent plus d’attention aux attaques contre Nord Stream et à une enquête internationale transparente et impartiale au sujet de ces actes de sabotage", a-t-il affirmé.
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