Des propos racistes, obscènes et sexistes. Sur un groupe WhatsApp, quatre policiers et deux anciens magistrats du parquet de Montauban (Tarn-et-Garonne) auraient échangé des messages déontologiquement problématiques, selon des révélations du « Parisien ». Cette conversation a été découverte à la suite d’une enquête visant un policier de Montauban. Âgé de 43 ans, ce dernier comparaît ce jeudi 11 mai pour harcèlement sur son ex-conjoint, faux en écriture publique et détournement de données à caractère personnel.

« Je fais le groupe afin de partager du fion à gogo »

En saisissant le téléphone du policier visé, les enquêteurs de la police judiciaire, ont découvert l’existence de ce groupe WhatsApp, créé par ce même policier en janvier 2022. Son premier message donne le ton : « Je fais le groupe afin de partager du fion à gogo. »

L’activité du groupe a duré six mois, le policier y converse avec deux magistrats. Un quatrième participant, haut gradé de la police, apparaît plus en retrait. Le quatuor a ensuite été rejoint par deux autres agents de police. En tout, ils étaient six : quatre policiers et deux anciens magistrats.

Le policier mis en cause et un des magistrats, échangeaient des messages problématiques avant même la création du groupe. En décembre 2020, une élève magistrate en stage à Montauban aurait entretenu une relation avec le créateur du groupe. Le parquetier s’enquiert de détails très intimes et s’interroge même sur la possibilité d’une « soirée à trois ». Une fois le groupe crée, il sera question d’autres magistrats, du siège ou du parquet, en des termes tout aussi condamnables. 

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« Si tu lui mets ta matraque dans le fion, elle va encore crier aux violences policières »

En avril 2022, les six hommes ont discuté d’une dénonciation supposée de violences policières lancée par une femme d’origine africaine. « Si tu lui mets ta matraque dans le fion, elle va encore crier aux violences policières », a lancé un des magistrats.

Le parquet de Toulouse, une fois informé de ces messages, a alerté le parquet général, rapporte l’article du « Parisien ». Le ministère de la Justice envisage d’éventuelles poursuites disciplinaires. Mais si des suites pénales devaient être portées, le débat tournerait nécessairement sur la nature juridique de cette conversation. « Les messages que vous évoquez ont été échangés dans un cadre strictement privé et sans lien avec l’affaire impliquant le policier », explique l’un des deux magistrats aux journalistes du « Parisien ». « Il s’agissait d’échanges privés et humoristiques qui n’avaient évidemment pas vocation à transpirer sur la place publique », insiste son ancien collègue.