La justice autorise deux événements du mouvement royaliste Action française, initialement interdits

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La justice autorise deux événements du mouvement royaliste Action française, initialement interdits

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Le colloque "La France en danger" a pu se tenir ce samedi à Paris
Le colloque "La France en danger" a pu se tenir ce samedi à Paris
© AFP - Thomas SAMSON

Suite à la consigne passée par le ministre de l'Intérieur, la préfecture de police de Paris avait interdit un colloque et une manifestation organisés par le mouvement royaliste Action française ce week-end. Mais saisie en urgence, la justice a suspendu les deux arrêtés.

Beaucoup avaient dénoncé la fragilité juridique de la consigne passée par Gérald Darmanin aux préfets d'interdire toutes les manifestations d'ultradroite. La justice est allée dans leur sens ce samedi : à quelques heures d'intervalle, le tribunal administratif de Paris a suspendu deux arrêtés pris par la préfecture de police. Le premier visait à interdire un colloque d'Action française à Paris, le second à empêcher une manifestation du même mouvement monarchiste ce dimanche en hommage à Jeanne d'Arc. Un troisième arrêté, en revanche, a été considéré comme valable.

"Atteinte grave et disproportionnée à la liberté de réunion"

Le préfet de police Laurent Nunez avait motivé vendredi l'interdiction du colloque d'Action française, intitulé "La France en danger", en invoquant un "contexte politique tendu", des appels au rassemblement à proximité "de la part de la gauche radicale", et par le fait que les thématiques abordées lors de ce colloque étaient de nature à "inciter à la haine et à la discrimination". La décision de justice est tombée à la mi-journée, environ trois heures avant le début de l'événement. Le juge des référés a estimé que cette interdiction portait "une atteinte grave et disproportionnée à la liberté de réunion". Le colloque a donc pu se tenir, sous haute surveillance policière, dans le XIIe arrondissement parisien, à l'espace Charenton, en présence de quelque 350 personnes, dont certaines masquées et habillées de noir.

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En début de soirée, le tribunal administratif a également autorisé la tenue d'une manifestation de l'Action française en hommage à Jeanne d'Arc dimanche matin à Paris. Il estime que le rassemblement "ne constitue pas une incitation à provoquer des troubles à l'ordre public, même en tenant compte du contexte de tensions sociales actuelles" et qu'elle est "organisée depuis plusieurs décennies".

Le tribunal a en revanche rejeté le recours du groupuscule classé à l'extrême droite, "Les nationalistes" d'Yvan Benedetti, qui contestait aussi l'interdiction d'un rassemblement au même moment dimanche. Yvan Benedetti ayant récemment été condamné pour négationnisme et contestation de crime contre l'humanité, les magistrats ont considéré comme établi le risque de propos ou geste incitant à la haine raciale. "Pour ce seul motif, l'interdiction de la manifestation statique constitue, en l'espèce, la seule mesure de nature à préserver l'ordre public", peut-on lire dans leur décision.

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