Le chanteur Jean-Louis Murat est mort

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Le chanteur Jean-Louis Murat est mort

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Jean-Louis Murat, aux Francofolies de La Rochelle en 2014.
Jean-Louis Murat, aux Francofolies de La Rochelle en 2014.
© AFP - Xavier Leoty

Auteur, compositeur et interprète, Jean-Louis Murat est mort jeudi à l'âge de 71 ans, a annoncé son manager. Personnalité connue pour ses propos controversés, il laisse derrière lui une trentaine d'albums et quelques succès au début des années 90.

Le chanteur Jean-Louis Murat est mort ce mercredi à l'âge de 71 ans, a annoncé à France Inter son manager. Auteur d'une trentaine d'albums, souvent salué par la critique pour la poésie de ses textes, mais aussi controversé pour ses prises de position les plus récentes, il a aussi écrit pour d'autres, comme Indochine ou Françoise Hardy.

À réécouter : Jean-Louis Murat
Popopop
54 min

Né en janvier 1952 à Chamalières dans le Puy-de-Dôme, c'est à la fin des années 70, alors qu'il jouait dans un groupe de rock, qu'il est repéré par William Sheller : le chanteur lui propose d'enregistrer, alors qu'il n'a que 28 ans, un premier 45 tours. Et déjà un premier petit scandale : la radio Europe 1 le censure, craignant que ce soit une incitation au suicide des jeunes. Et pour cause, le titre de ce disque à la pochette signée Jean-Baptiste Mondino est "Suicidez-vous, le peuple est mort".

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Le succès à près de 40 ans

Les ventes du disque sont mitigées, et il en est de même pour les suivants. Il faut attendre la fin des années 80 pour que ses chansons rencontrent vraiment le public : en 1987, "Si je devais manquer de toi" lui offre son premier succès commercial. L'album qui suit, "Cheyenne Automn", est le premier à se vendre correctement.

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Son plus gros succès, ce n'est pas en solo qu'il le signe : en 1991, après une correspondance épistolaire d'un an, il partage l'affiche avec Mylène Farmer sur le titre "Regrets". La chanson se hisse en troisième place des ventes de disques en France, mais reste dans l'ombre d'un autre tube de Mylène Farmer sorti presque en même temps, "Désenchantée".

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Porté par ce succès, son album suivant rencontre mieux le public, avec même un single classé dans le top 50, "Sentiment nouveau", en 1992. Les années 90 sont sa décennie la plus prolifique : il continue à sortir près d'un album par an, tout en jouant quelques rôles au cinéma, d'abord dans "La Vengeance d'une femme" de Jacques Doillon, ensuite dans "Mademoiselle Personne", un film musical de 1996 dont il compose la bande originale.

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Dans la playlist de France Inter
7 min

Collaborations avec d'autres artistes et carrière prolifique

Ses textes séduisent le public mais aussi d'autres artistes : il écrit pour Julien Clerc ou Françoise Hardy. Son plus gros tube, c'est pour le groupe Indochine qu'il l'écrit, en 2002, pour l'album "Paradize" : "Un singe en hiver", c'est lui aux paroles et à la musique.

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Très attaché à l'Auvergne où il est né, il continue toutefois à sortir de nombreux albums : huit dans les albums 2000, sept dans les années 2010. Un best-of de ses chansons était prévu pour ce vendredi. Mais si ses disques se vendaient moins ("Le dernier, j'en ai vendu 5 000" disait-il dans une interview de 2018 pour l'émission "Entrée Libre"), ce sont ses propos controversés qui ont fait parler de lui ces dernières années.

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Dans la playlist de France Inter
7 min

Propos controversés et portraits au vitriol

Dans cette même émission, il déclarait à propos de sa chanson "Hold up" : "Au départ, c'est une chanson sur les gonzesses qui n'arrêtent pas de nous emmerder. On ne peut plus avoir un baiser volé, un baiser volé c'est cinq ans de taule". Ses propos sur la chanson "Balance ton quoi" de la chanteuse Angèle avaient suscité de vives critiques : "Nous, les mecs, elle nous surplombe avec un culot dingue, elle nous dit “Tu ne regardes pas, tu ne touches pas” tout en faisant des chorégraphies de peep-show", avait-il déclaré.

Il dézinguait aussi la chanson française, à laquelle il se disait ne pas appartenir : la mort de Johnny Hallyday, il l'avait qualifiée de "soulagement, comme un 6 juin 1944 pour la musique". De Jean-Jacques Goldman, qui selon lui avait refusé sa participation aux Enfoirés, il critiquait le retrait : "T'imagines Dylan dire "bon bah, j'arrête" ? Quand tu es musicien, tu continues". En 2016, il dénonçait le fait que les salles de spectacle, qui refusaient de prendre le risque de le programmer, "préféraient programmer des gros cons comme Renaud ou Polnareff". Alain Souchon était "démagogique" pour lui. Et du groupe de rap PNL, il dit que ce sont "au rap américain ce que Richard Anthony était à Bob Dylan, autrement dit, une vaste et funeste blague".

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