COVID-19 : Les formes graves pourraient être un marqueur prédictif de cancers

Selon l'INSEE, entre le début de l'épidémie et septembre 2021 en France, près 460.000 personnes ont été hospitalisées dont 94.000 en soins critiques. ©Getty - RUBEN BONILLA GONZALO
Selon l'INSEE, entre le début de l'épidémie et septembre 2021 en France, près 460.000 personnes ont été hospitalisées dont 94.000 en soins critiques. ©Getty - RUBEN BONILLA GONZALO
Selon l'INSEE, entre le début de l'épidémie et septembre 2021 en France, près 460.000 personnes ont été hospitalisées dont 94.000 en soins critiques. ©Getty - RUBEN BONILLA GONZALO
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Au menu du journal des sciences : l'association entre diagnostics de cancers et formes graves de COVID-19, les plus anciennes empreintes d'Homo Sapiens découvertes en Afrique du Sud, un geyser géant sur une lune de Saturne et enfin les premières traces de l'arrivée de la peste noire au Royaume-Uni.

On sait que les patients atteints de cancer sont plus vulnérables que les autres aux infections, et la COVID-19 n’échappe pas à la règle. Notamment à cause de l’immunodépression causée par la maladie. Le système immunitaire est moins vaillant, parce qu’il est occupé à autre chose, et que le cancer lui-même crée des inflammations. De fait, ces patients sont plus à risque de développer une forme grave.

Les victimes de formes sévères de COVID-19 plus à risque de développer certains cancers

Ce qu’ont voulu observer ces scientifiques, c’est si développer une forme grave pouvait être un marqueur prédictif de cancers non diagnostiqués - un phénomène déjà observé pour le virus de l'herpès par exemple. Donc ils ont mené une étude rétrospective, une étude a posteriori sur les données de 40 000 personnes, toutes sorties de l'hôpital après une forme grave voire très grave de COVID-19, c’est-à-dire nécessitant leur placement en soins intensifs ou en réanimation, et pour lesquelles il n’y avait jamais eu, par le passé, un diagnostic de cancer. Cette population est très majoritairement voire quasi-exclusivement non vaccinée. Ils ont regardé la survenue de diagnostics de cancer au fil des mois et les ont comparés à des témoins : des personnes du même âge, du même sexe et du même département, qui eux n’ont pas été hospitalisés.

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Résultat, les patients ayant développé une forme sévère de COVID-19 sont plus à risque que les autres d’être diagnostiqués porteurs d’un cancer.

Entretien avec Mahmoud Zureik, Professeur d'immunologie à l'Université Versailles Saint-Quentin et directeur d’EPIPHARE, de l’ANSM et la CNAM. Il est co-auteur de cette étude franco-suisse réalisé en collaboration avec l'Institut de Santé Globale en Suisse et parue dans Scientific Reports.

LES MATINS DE CULTURE - ITW Mahmoud ZUREIK

1 min

La Science, CQFD
58 min
La Science, CQFD
58 min

Les plus anciennes empreintes de pas d'humains modernes

Il s’agit d’une série d’empreintes fossiles découvertes sur la côte du Cap, qu’on appelle des “ichnosites”, des traces de pas cimentées dans la roche. On peut les attribuer à Homo Sapiens grâce à des artéfacts archéologiques découverts à proximité.

Mais l’élément essentiel est de pouvoir les dater. Pour cela, ces scientifiques qui publient dans la revue Ichnos ont utilisé la technique dite de luminescence optiquement stimulée. Elle permet d’estimer quand des petits grains rocheux ont été exposés à la lumière du soleil pour la dernière fois.

Résultat, ces empreintes ont entre 70 000 et 130 000 ans, voire 153 000 ans pour l’une d’entre elles. Ce sont les plus anciennes traces de pas attribuées aux humains modernes.

Le Journal des sciences
6 min

Des traces de la peste au Royaume-Uni il y a 4000 ans

La plus connue des épidémies de peste est celle dite de “la peste noire” survenue au XIVème siècle. On estime qu’elle a décimé entre 30 et 50% de la population européenne. Certains écrits relatent des épidémies plus anciennes, seulement le terme de “peste” renvoyait à toutes sortes de maladies.

En analysant les restes humains de deux sépultures anglaises datant de l’âge de bronze, ces scientifiques qui publient dans Nature Communications sont parvenus à extraire des morceaux d’ADN du pathogène, Yersinia pestis . Les bactéries qui s'étaient logées au creux de leurs dents, au cœur de la pulpe. La peste a donc débarqué il y a plus de 4000 ans au Royaume-Uni. C’est la plus ancienne preuve de son arrivée sur l'île.

Mécaniques des épidémies
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La Méthode scientifique
58 min

Le télescope James Webb identifie un geyser géant sur Encelade

C’est le panache d’eau glacée le plus intense jamais identifié sur cette lune de Saturne. Cette étude est pour l’instant tout juste acceptée dans la revue Nature Astronomy et paraîtra prochainement, mais la NASA et l’ESA dévoilent les conditions de son observation.

C’est en novembre dernier que le télescope a très brièvement pointé son regard sur cette lune glacée pendant moins de 5 min, mais suffisamment pour qu'apparaissent sous les yeux des scientifiques ce large panache de près de 10 000 kilomètres de long, ce qui équivaut à un débit de 300 litres d’eau par seconde.

Ces structures massives pourraient nous renseigner sur l’activité de l’océan d’Encelade présent sous sa croûte de glace. Le James Webb devrait à nouveau pointer son regard vers elle lors de la deuxième phase d’exploitation du télescope.

5 min
La Science, CQFD
58 min

Merci à Mahmoud Zureik pour ses précieuses explications

Pour aller plus loin...

L'article sur le cancer et la COVID-19 (Scientific reports, en anglais)

L'article sur les empreintes d' Homo sapiens (Ichnos, en anglais)

La plus vieille empreinte de pas d'Homo sapiens identifiée sur la côte Sud du Cap en Afrique du Sud (The Conversation, en anglais)

L'article sur la peste en Grande-Bretagne (Nature communications, en anglais)

L'article sur la vapeur d'eau sur la lune de Saturne (Nature, en anglais)

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