Les Manouchian au Panthéon : "On attendait depuis des décennies que soit reconnue la résistance des étrangers"

Les résistants Missak et Mélinée Manouchian - Archives
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Missak et Mélinée Manouchian vont entrer au Panthéon, a annoncé l'Élysée ce dimanche matin. À cette occasion, le cinéaste Robert Guédiguian et l'historien Denis Peschanski étaient les invités de France Inter.

L'Élysée a officialisé ce dimanche matin l'entrée au Panthéon du résistant d'origine arménienne et communiste Missak Manouchian et de son épouse Mélinée. "Missak Manouchian porte une part de notre grandeur", il "incarne les valeurs universelles" de liberté, égalité, fraternité au nom desquelles il a "défendu la République", déclare la présidence dans un communiqué.

"On attendait depuis des décennies que soit reconnue la résistance des étrangers sur le territoire métropolitain et la résistance communiste", souligne l'historien Denis Peschanski, qui rappelle "qu'il n'y a à ce jour pas un seul résistant communiste au Panthéon".

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Une décision d'une "importance capitale"

En 2009, Robert Guédiguian a réalisé le film "L'armée du crime", qui retrace le parcours de Manouchian et des résistants communistes des Francs-tireurs et partisans - Main-d'oeuvre immigrée (FTP-MOI). Pour le cinéaste d'origine arménienne et allemande, Manouchian "était un modèle identificatoire extrêmement fort". "Je voulais ressembler à Manouchian", confie-t-il.

Réaliser ce film "est lié à la manière dont tout le discours sur les immigrés est en train de devenir le discours le plus prégnant en France. On a le sentiment parfois qu'on ne parle que d'immigration, on en parle mal et ça fait un moment que ça dure", regrette-t-il. L'action des étrangers dans la résistance "est un vaccin d'antiracisme", souligne-t-il. Cela "va à contresens de tous les propos diffamatoires sur l'immigration".

Alors faire entrer aujourd'hui un étranger au Panthéon est d'une "importance capitale", relève Robert Guédiguian. Il espère par ailleurs que cette panthéonisation réveillera les consciences sur "l'agression" de l'Azerbaïdjan et la remise en question des frontières de l'Arménie : "J'ai l'impression que Missak au Panthéon va nous aider aussi dans ce combat-là", dit-il.

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